LDDS ou Livret A : quel livret choisir pour votre épargne en 2025 ?

Depuis février 2025, l’inflation sur un an en France est retombée sous la barre des 1 % selon l’INSEE. Une bonne nouvelle pour votre pouvoir d’achat, mais une situation qui a une incidence sur le rendement brut de votre épargne.

En effet, le taux du Livret A a été révisé à la baisse, passant de 3 % à 2,4 %, suivant la formule de calcul qui prend en compte l’inflation et les taux interbancaires.

Avec un taux d’épargne toujours aussi élevé en France (plus de 18 % des revenus des ménages), de nombreux épargnants privilégient des placements sans risque, en tête desquels on retrouve le Livret A et le LDDS (autrefois appelé Codevi puis LDD).

Livret A ou LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) offrent tous deux des avantages mais lequel privilégier selon votre situation ?

Icône Loupe Dans cet article, vous découvrirez :

les différences et points communs entre le Livret A et le LDDS (taux, plafond, fiscalité notamment),
pourquoi l’idée qu’il ne faut pas dépasser 3 000 € sur ces livrets est un mythe,
le livret le plus pertinent selon votre situation et vos objectifs financier,
les limites de ces investissements.


Quelles sont les caractéristiques du Livret A et du LDDS ?

Deux livrets garantis par l’État

L’État garantit ces livrets, ce qui signifie que vous ne risquez aucune perte, contrairement à d’autres placements financiers soumis aux fluctuations des marchés.

Une fiscalité avantageuse


Autre point fort : les intérêts générés par ces livrets sont totalement exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux. Vous ne payez ni impôt sur le revenu, ni prélèvements sociaux sur les gains.

Un taux identique, mais évolutif

Le taux d’intérêt du Livret A et du LDDS est toujours le même. Depuis février 2025, il est fixé à 2,4 %. Ce taux est révisé deux fois par an (en janvier et en juillet) en fonction de l’inflation et des taux interbancaires en zone euro.

En clair, si l’inflation baisse, le rendement de ces livrets diminue également, et inversement.

Des livrets disponibles dans toutes les banques

Vous pouvez ouvrir un Livret A ou un LDDS dans n’importe quelle banque en France. Et bonne nouvelle : vous pouvez détenir plusieurs livrets : un Livret A et un LDDS simultanément.

En revanche, il est interdit d’en avoir plusieurs par livret (il faut un seul Livret A et un seul LDDS par personne).

Une épargne flexible et disponible à tout moment

Contrairement à certains placements bloqués, les sommes déposées sur ces livrets restent accessibles à tout moment. Que ce soit pour faire face à un imprévu ou financer un projet, vous pouvez retirer votre argent rapidement.

Qui peut ouvrir un Livret A ou un LDDS ?

Le Livret A peut être ouvert par toute personne, sans condition d’âge ni de résidence fiscale.

Les parents peuvent également ouvrir un livret A à leur enfant. Celui-ci aura besoin de leur accord pour effectuer des retraits . Après 16 ans, l’enfant pourra retirer seul les fonds investis sans l’autorisation du représentant légal.

Le LDDS, en revanche, est réservé aux résidents fiscaux français et ne peut être ouvert qu’à partir de 18 ans.

Toutefois, il est également possible pour une personne mineure d’en ouvrir un si elle dispose de revenus personnels et qu’elle est fiscalement non rattachée à ses parents. 

Les plafonds des livrets : limites à connaître

Pour le livret A

  • Plafond : 22 950 €
    ➤ Une fois atteint, plus aucun dépôt possible, mais les intérêts continuent de s’ajouter.
  • Versement minimum :
    • À l’ouverture : 10 €
    • Par la suite : 10 €

Pour le LDDS

  • Plafond : 12 000 €
    ➤ Une fois atteint, plus de versements possibles, seuls les intérêts continuent de s’accumuler.
  • Versement minimum :
    • Légalement : aucun minimum
    • En pratique : la plupart des banques demandent 15 € à l’ouverture

Comment sont calculés les intérêts ?

Les intérêts des livrets réglementés sont calculés selon la règle des quinzaines :

Les dépôts commencent à produire des intérêts le 1er ou le 16 du mois suivant.

Les retraits, eux, cessent de générer des intérêts à la même date.

C’est pourquoi il est stratégique d’effectuer ses dépôts juste avant le 15 ou la fin du mois pour maximiser ses gains.

L’affectation des livrets : un rôle clé dans le financement de l’économie et des projets d’intérêt général

L’épargne déposée sur le Livret A et le LDDS n’est pas simplement stockée : elle est réinvestie. Le Livret A sert en grande partie au financement du logement social et des infrastructures publiques.

Le LDDS, quant à lui, est davantage tourné vers le financement des PME et des projets de transition énergétique.

En pratique, environ 60 % des fonds collectés sont centralisés par la Caisse des Dépôts pour financer ces missions d’intérêt général. Les 40 % restants restent dans les banques et doivent être dirigés via des prêts vers des projets liés aux PME, la transition écologique et à l’économie sociale et solidaire.

Une des particularités du LDDS est qu’il permet de faire des dons à des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Chaque année, votre banque vous propose une liste d’au moins 10 entreprises éligibles.

Une fois que vous avez choisi celles que vous souhaitez soutenir et précisé le montant des dons, la banque effectue directement le versement depuis votre LDDS.

Enfin, il est aussi évoqué de plus en plus par le gouvernement l’idée de réaffecter une partie de cette épargne vers l’investissement des moyens de défense. Contrairement à ce qui peut être dit, il n’est pas question de saisir ni de réquisitionner l’épargne des Français mais de modifier sa destination.

Pourquoi investir dans des livrets bancaires et lequel privilégier ?

Les avantages des livrets sans risques

Les livrets A et LDDS présentent de nombreux avantages : sécurité de l’épargne, absence de fiscalité et une disponibilité quasi immédiate. Ces placements permettent de sécuriser une partie de votre patrimoine tout en limitant l’impact de l’inflation.

Toutefois, il est important de rappeler que ces livrets ne sont pas des placements à forte rentabilité. Leur rôle principal est de servir de matelas de sécurité, plutôt que de source de richesse.

Faut-il se limiter à 3 000 € investis sur les livrets ?

Un mythe circule selon lequel il ne faut pas dépasser 3 000 € sur ces livrets, mais cette règle n’est pas une vérité absolue. Si vous avez besoin de liquidités à court terme ou si vous souhaitez garder votre épargne liquide, cumuler les plafonds des deux livrets peut être une option judicieuse.

Des projets tels que : financer l’apport de votre futur résidence principale, acquérir votre future voiture ou une autre dépense importante peuvent le justifier.

Le plafond du Livret A étant de 22 950 € et celui du LDDS de 12 000 €, vous pouvez maximiser votre épargne en cumulant les plafonds tout en restant dans un cadre sécurisé et sans fiscalité.

De plus, si vous êtes en couple et si vous avez des enfants, vous pouvez démultiplier les plafonds. Par exemple, si vous êtes marié et avez deux enfants, votre foyer fiscal pourrait détenir jusqu’à 4 livrets A. Le LDDS est lui limité à 2 par foyer fiscal.

Cependant, pour d’autres, accumuler cette épargne sur des livrets à faible rendement n’est pas pertinent. Dans ce cas, il est préférable d’orienter l’excédent vers des placements plus rentables à moyen ou long terme.

En effet, il est essentiel de garder à l’esprit que les livrets offrent des rendements relativement faibles. Lorsqu’une épargne dépasse les plafonds ou que l’objectif est de faire fructifier son patrimoine à long terme, il devient nécessaire de diversifier ses placements.

Par exemple, les assurances-vie, les PEA ou encore les PER offrent de meilleures perspectives de rentabilité.

Si vous souhaitez vous enrichir sur le long terme, il est nécessaire de réorienter une partie de votre épargne vers d’autres placements que les livrets.

Quoi choisir entre Livret A et LDDS ?

Vous pourriez devoir faire le choix entre le Livret A et le LDDS parce que vous décidez de ne pas cumuler les plafond en limitant les versements. Dans ce cas, il serait pertinent de tenir compte de la destination des fonds de chaque livret.

Bien que le taux soit identique sur les deux livrets, leur affectation diffère : le Livret A soutient principalement le logement social, tandis que le LDDS finance les PME et les projets de transition énergétique.

Votre choix peut donc être influencé par votre sensibilité à ces enjeux : si vous souhaitez prioriser le financement des projets sociaux et de l’habitat, optez pour le Livret A. Si, au contraire, vous préférez soutenir les entreprises et la transition énergétique, le LDDS sera plus adapté.

En résumé, choisir entre ces deux livrets doit se faire en fonction de vos besoins spécifiques, de votre sensibilité à l’affectation des fonds et de votre stratégie d’épargne à court terme.

Les principales limites des livrets d’épargne

Les livrets A et LDDS offrent de nombreux avantages comme vu précédemment.

Néanmoins, encore une fois, ces placements ne doivent pas être perçus comme des solutions pour s’enrichir. Ils sont plutôt utiles pour vous créer une enveloppe financière de sécurité.

Le faible rendement des livrets par rapport à l’inflation

Le principal inconvénient des livrets d’épargne réside dans leur rendement limité, souvent inférieur à l’inflation.

Evolution du taux d'inflation et du taux de livret A

Le graphique ci-dessus illustre clairement la situation depuis 2012 en comparant le taux du Livret A avec le taux d’inflation. Nous pouvons constater que durant certaines périodes, le taux d’intérêt du Livret A n’a même pas suffi à compenser l’augmentation des prix

Par exemple, en 2018, 2021 et 2023, l’inflation a surpassé le rendement du Livret A.

Ainsi, même si votre épargne reste sécurisée, votre pouvoir d’achat diminue. Cela met en évidence la principale limite de ce type de placement : la perte de pouvoir d’achat lorsque l’inflation dépasse le taux d’intérêt du livret.

Autrement dit, même si vous êtes à l’abri des risques financiers, vos économies ne croissent pas assez vite pour rattraper la hausse des prix, ce qui diminue votre capacité à acheter des biens et services.

La rentabilité à long terme entre la bourse et les livrets

Evolution d'un capital investi de 10 000 € entre 2012 et 2024. Comparaison entre rentabilité du livret A et CAC 40 GR (bourse).

Dans ce graphique, nous comparons la rentabilité d’un investissement de 10 000 € placé sur le Livret A depuis 2012 avec celui du CAC 40 GR.

Le CAC 40 GR (Cotation Assistée en Continu 40 – Global Return) est un indice boursier qui mesure la performance des 40 plus grandes entreprises cotées en France, en tenant compte du réinvestissement des dividendes. Contrairement au CAC 40 classique, cet indice permet d’inclure l’impact des dividendes réinvestis, offrant ainsi une visibilité plus juste de l’investissement en bourse.

En effet, sauf si l’investisseur a besoin des dividendes versés par les sociétés comme revenus complémentaires, il est conseillé de les réinvestir pour profiter du système des intérêts composés.

Les intérêts composés désignent le processus où les intérêts générés par un placement sont eux-mêmes réinvestis, générant ainsi de nouveaux intérêts. Plus vous laissez votre argent travailler longtemps, plus l’effet est puissant, car les intérêts se cumulent.

Icône Exemple Exemple : Si vous investissez 1 000 € à un taux de 5 % annuel, au bout d’un an vous aurez 1 050 €. L’année suivante, vous gagnerez 5 % non pas sur 1 000 €, mais sur 1 050 €, soit 1 102,50 €. Ainsi, l’intérêt est calculé sur le capital initial et les intérêts précédents.

Sur le long terme, comme le montre ce graphique, le placement en bourse surperforme largement les livrets d’épargne.

Bien que les marchés boursiers soient plus volatils, et donc plus risqués à court terme, la rentabilité sur des périodes longues (5 à 10 ans et plus) est significativement plus élevée.

Ce différentiel est d’autant plus important grâce à l’effet des intérêts composés défini précédemment. C’est ce qui permet de faire croître de manière exponentielle votre investissement avec le temps. Les particuliers peuvent accéder à la bourse facilement via des ETF.

L’investissement en bourse offre également une grande flexibilité en termes de support d’investissement. En effet, il existe sur le marché des enveloppes fiscales avantageuses (comme les assurances-vie ou les PEA) pour limiter la fiscalité sur les gains.

Les livrets, quant à eux, restent intéressants en matière de sécurité et d’accessibilité, mais leur rendement faible les rend peu adaptés si vous cherchez à obtenir des profits substantiels sur plusieurs années.

L’impact des livrets sur la fiscalité en cas de succession

Contrairement à l’assurance-vie, les sommes placées sur un Livret A ou un LDDS intègrent directement l’actif successoral au moment du décès. Cela signifie qu’elles sont soumises aux droits de succession selon le lien de parenté entre le défunt et les héritiers, sans bénéficier d’un régime fiscal allégé.

Si la fiscalité sur les intérêts exonérée en cours de vie est l’atout majeur des livrets, il ne faut pas négliger l’impact fiscal en cas de transmission.

À l’inverse, l’assurance-vie permet de transmettre un capital dans un cadre fiscal plus avantageux, en fonction des bénéficiaires désignés et des sommes versées avant un certain âge.

Ce qu’il faut retenir

En résumé, les livrets A et LDDS sont une excellente base pour sécuriser une partie de votre épargne.

Nous nous sommes concentrés dans cet article sur le Livret A et le LDDS , les deux principaux livrets d’épargne. Cependant, si vous êtes éligible, il peut être intéressant de vous diriger vers d’autres options comme le Livret d’épargne populaire (LEP) et le Livret Jeune , qui offrent selon les périodes un taux légèrement plus attractif , bien que leurs plafonds soient plus limités .

Toutefois, le faible rendement et le plafonds limités des livrets rendent nécessaire une diversification de votre portefeuille d’investissements.

Si vous souhaitez faire fructifier votre patrimoine à long terme, il est essentiel de considérer d’autres placements plus rentables. L’investissement en bourse permet d’offrir une rentabilité importante sur des horizons plus longs. D’autres actifs peuvent également composer et diversifier votre patrimoine comme l’immobilier, l’investissement non côté ou encore le fonds euros.

Pour accueillir vos investissements, plusieurs supports avantageux fiscalement et ouverts aux particuliers existent : assurance-vie, PEA, PER notamment.

La clé de la gestion de patrimoine efficace réside dans cette diversification. Gardez une partie de votre épargne accessible et sécurisée dans des livrets, mais explorez d’autres solutions pour booster votre rentabilité sur le long terme.

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