Le PER : préparer sa retraite et réduire ses impôts

Le Plan d’Épargne Retraite (PER), issu de la loi Pacte, est bien plus qu’un produit d’épargne classique.
C’est un outil stratégique, méconnu, qui combine deux leviers puissants : réduire votre impôt aujourd’hui et préparer votre retraite de demain.

Flexible, personnalisable, et adapté à chaque profil d’investisseur, le PER permet d’accéder à une large gamme de placements.

Mais derrière sa souplesse, on peut se heurter à des règles parfois complexes comme la fiscalité des rachats, les conditions de déblocage ou encore les modalités de transmission.

Icône Loupe Dans cet article, vous découvrirez comment optimiser votre PER : âge, déductions fiscales, fiscalité à la sortie et succession expliqués simplement avec des exemples.

Nous vous guidons pas à pas.

Le PER, c’est quoi ?

Vous avez peut-être entendu parler du PER comme d’un « nouveau produit » pour la retraite. En réalité, le Plan d’Épargne Retraite est l’aboutissement d’une volonté de l’Etat de simplifier un système existant devenu illisible.

Un produit unique pour remplacer la complexité

Le PER a été lancé le 1er octobre 2019 et a pour objectif de remplacer progressivement les anciens produits d’épargne retraite, tels que le PERP, les contrats Madelin, le PERCO et les régimes de retraite supplémentaire type Article 83.

Ces produits ne peuvent plus être commercialisés, mais ceux existants avant le 1er octobre 2020 peuvent continuer à être utilisés sans limite de durée.

Avec la loi Pacte du 22 mai 2019, l’État a souhaité clarifier les choses : regrouper tous ces dispositifs en un seul produit.

Qui peut ouvrir un PER individuel ?

L’ouverture d’un PER individuel n’est soumise à aucune condition de statut professionnel.

Autrement dit, tout adulte peut ouvrir un PER, qu’il soit :

  • salarié du secteur privé ou public,
  • indépendant ou profession libérale,
  • chef d’entreprise,
  • demandeur d’emploi,
  • sans activité,
  • ou même déjà retraité.

Depuis le 1er janvier 2024, l’ouverture d’un Plan d’Épargne Retraite (PER) individuel est réservée aux personnes majeures. Il faut donc avoir au moins 18 ans pour souscrire un nouveau PER individuel.

Cas des PER ouverts avant 2024

Les PER individuels ouverts au nom d’un enfant mineur avant le 1er janvier 2024 restent valides.

⚠️ En revanche, aucun nouveau versement ne peut y être effectué tant que l’enfant n’a pas atteint sa majorité.

Un produit structuré en trois compartiments

Techniquement, un PER n’est pas un produit unique mais une enveloppe composée de trois compartiments, selon l’origine des sommes investies :

  • Compartiment 1 – Versements volontaires : c’est vous qui versez des fonds directement (ou vous transférez d’anciens produits comme PERP, Madelin, etc.). C’est le compartiment le plus courant.
  • Compartiment 2 – Épargne salariale : il regroupe les primes d’intéressement, participation, ou encore le transfert d’un PERCO ou PEE. En cas de sortie en capital, seule la plus-value est soumise aux prélèvements sociaux (pas à la flat tax).
  • Compartiment 3 – Cotisations obligatoires de l’employeur : issus d’anciens contrats « Article 83 ». Ce compartiment est plus rigide : sauf exception, il ne permet qu’une sortie en rente.

Autrement dit, il existe trois types de PER :

Les différents types de PER : PERIN, PERE collectif et PERE obligatoire

PERE pour Plan Epargne Retraite Entreprise

Cette segmentation est essentielle à comprendre, car chaque compartiment a ses propres règles de sortie et de fiscalité.

Nous nous intéresserons plus particulièrement au compartiment 1 aussi appelé PER individuel (PERIN).

Pourquoi ? Parce qu’il est ouvert à tous, sans condition d’âge ni de statut professionnel : que vous soyez salarié, indépendant, demandeur d’emploi ou même déjà retraité, vous pouvez ouvrir un PERIN.

Il est également possible d’y transférer vos anciens produits d’épargne retraite (comme un PERP, un Madelin), pour centraliser votre épargne en un seul contrat.

💡C’est une opportunité à ne pas négliger, car le PER offre plus de souplesse : sortie possible en capital (en une fois ou de façon fractionnée), cas de déblocage anticipé élargis. C’est aussi l’occasion de migrer vers un PER plus performant, avec moins de frais et de meilleurs supports d’investissement.

Un outil d’épargne à long terme

Le PER individuel fonctionne sur le principe suivant : pendant sa vie active, le titulaire effectue des versements libres ou programmés, à son rythme.

Ces versements permettent de bénéficier d’un avantage fiscal immédiat, en réduisant le revenu imposable de l’épargnant.

L’épargne accumulée peut ensuite être liquidée au plus tôt à partir de l’âge de la retraite, sous forme de rente et/ou de capital, sauf en cas de déblocage anticipé prévu par la loi.

Comme l’assurance-vie, le PER permet d’investir dans des unités de compte : actions, obligations, ETF, fonds diversifiés. Ce qui le rend souple et personnalisable selon votre horizon et votre tolérance au risque.

L’inconvénient ? Le PER est moins liquide. Vous ne pouvez pas retirer vos fonds à tout moment : sauf cas exceptionnels (décès du conjoint, invalidité, surendettement…), l’épargne reste bloquée jusqu’à la retraite. Pourquoi ? Parce que cette enveloppe a été créée par l’Etat pour aider, encourager à préparer sa retraite.

PER bancaire ou assurantiel ?

Le PER individuel peut être souscrit auprès de plusieurs types d’établissements : banques, entreprises d’investissement, assurances, institutions de prévoyance ou organismes mutualistes. Il existe deux formes principales de PER individuel :

  1. Le PER « compte-titres » : Il s’agit d’un plan où l’épargne est gérée via un compte-titres. Ce compte a un titulaire unique et est associé à un compte espèces. Celui-ci est utilisé pour recevoir les versements du titulaire, gérer la vente des titres et le règlement des frais de gestion. Le plan est géré par une société de gestion.
  2. Le PER « assurance » : Il s’agit d’un contrat d’assurance de groupe, similaire à un contrat d’assurance-vie. Ce type de PER peut offrir un fonds en euros, garantissant le capital investi. Il permet aussi de désigner des bénéficiaires en cas de décès avant l’échéance du plan. De plus, des garanties complémentaires peuvent être proposées, telles qu’une garantie invalidité, une garantie de réversibilité en rente ou en capital pour un bénéficiaire, ou encore une garantie de perte d’autonomie.

Le PER assurantiel est, de loin, le plus répandu — à l’inverse du PEA, où la version bancaire domine largement. Pourquoi cette différence ? Tout simplement parce que le PER assurantiel répond mieux aux attentes des épargnants français.

Concrètement, le PER assurantiel fonctionne comme une assurance-vie : vous pouvez y placer votre argent sur un fonds en euros (sécurisé, à capital garanti) ou sur des unités de compte (fonds d’investissement plus dynamiques, mais non garantis).

À l’inverse, le PER bancaire n’offre pas de fonds en euros. Toute votre épargne est investie sur les marchés via des titres ou fonds, avec un niveau de risque plus élevé et aucune garantie sur le capital.

💡 En pratique, les épargnants français restent très attachés à la sécurité du fonds en euros, notamment à l’approche de la retraite. Cela explique le succès du PER assurantiel. Ce dernier offre également un avantage successoral spécifique que nous aborderons plus loin dans cet article.

Un placement complémentaire

Le PER ne remplace pas l’assurance-vie, mais il la complète intelligemment. Il peut devenir un pilier essentiel de votre stratégie d’épargne globale. Surtout si vous cherchez à réduire vos impôts tout en préparant votre avenir.

Dans la suite de cet article, nous détaillerons les règles fiscales, les modalités d’entrée et de sortie, et vous aider à comprendre comment utiliser le PER de façon optimale, en fonction de votre profil.

Comment verser des fonds sur un PER ?

Des versements libres, sans plafond obligatoire

Le PER individuel est alimenté exclusivement par des versements volontaires en numéraire de la part de son titulaire. Il n’existe ni montant minimal, ni obligation de versement régulier, ni plafond global. Chacun peut donc l’alimenter à son rythme.

Cependant, si l’objectif est de bénéficier de la déduction fiscale, alors les versements déductibles sont plafonnés selon les règles fiscales applicables (nous les détaillerons dans une section suivante).

Un produit portable et facilement transférable

L’un des atouts majeurs du PER est sa portabilité. Il est possible de transférer les droits acquis sur un PER vers un autre PER, y compris d’un PER d’entreprise vers un PER individuel, et inversement. Ce mécanisme de transférabilité favorise la continuité de votre stratégie d’épargne tout au long de votre parcours professionnel.

💡Bon à savoir : les versements obligatoires issus d’un PER d’entreprise ne sont transférables vers un PER individuel qu’une fois que le salarié quitte l’entreprise.

Pour assurer cette souplesse, tous les PER (qu’ils soient individuels ou d’entreprise) sont construits autour des trois compartiments distincts décrits précemment.

Lors d’un transfert, ces compartiments sont conservés dans le nouveau plan, ce qui permet de préserver les règles fiscales et sociales propres à chaque origine de versement (notamment les conditions de sortie ou de rachat).

Transfert depuis les anciens produits retraite

Les anciens produits d’épargne retraite (désormais fermés à la commercialisation) peuvent également être transférés vers un PER. Cela concerne :

  • Le PERP
  • Les contrats Madelin
  • Les régimes Préfon ou Corem
  • Le Perco
  • Et les contrats article 83 (à condition que le salarié n’y soit plus affilié)

Ce mécanisme facilite la regroupement des anciens dispositifs dans une enveloppe unique, moderne, plus lisible, et souvent plus performante.

Des frais de transfert encadrés

Pour éviter que les épargnants ne soient bloqués, les frais de transfert sont strictement encadrés par le législateur :

  • Plafond de 1 % des droits acquis en cas de transfert dans les 5 premières années.
  • Gratuité totale après 5 ans ou à partir de l’âge de la retraite.

Cette flexibilité permet à chaque titulaire de réajuster sa stratégie, que ce soit en raison d’un changement de statut professionnel, d’une volonté d’optimiser les frais ou les performances, ou simplement de regrouper ses produits retraite.

Réduire son impôt sur le revenu avec le PER

Lorsque vous effectuez des versements sur votre PER individuel, vous avez deux choix :

  • Soit vous optez pour la déduction fiscale, ce qui permet de réduire votre impôt sur le revenu.
  • Soit vous renoncez à la déduction, par exemple si vous êtes peu ou pas imposé, pour préserver une fiscalité plus favorable à la sortie.

Icône jaune Pour bénéficier de l’avantage fiscal à l’entrée, il faut renoncer à l’option de non déductibilité lors du versement. Mais attention, cette déduction n’est pas illimitée : elle est soumise à un plafond annuel, propre à chaque membre du foyer fiscal.

Quel est le plafond de déduction ?

Chaque année, vos versements sont déductibles dans la limite du plafond le plus avantageux parmi les deux suivants :

  • 10 % de vos revenus professionnels nets de l’année précédente, dans la limite de 8 fois le PASS de l’année précédente (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale).
    Icône jaune Pour les versements réalisés en 2025, cela représente jusqu’à 37 094 €.
  • Ou 10 % du PASS N-1, soit 4 637 € pour 2025.
    Icône jaune Ce plafond s’applique notamment si vous n’avez pas eu de revenus professionnels, ou si vous êtes nouvel arrivant fiscal en France.

Le plafond de déduction est majoré pour les TNS (travailleurs non salariés) : par exemple, les professions libérales ou les indépendants.

En plus du plafond standard (10 % du bénéfice professionnel dans la limite de 8 PASS), ils bénéficient d’un plafond complémentaire égal à :

Icône jaune15 % de la fraction de leur bénéfice comprise entre 1 et 8 fois le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale).

Et pour les couples mariés ou pacsés ?

Les membres d’un couple soumis à une imposition commune peuvent mutualiser leurs plafonds : si l’un dépasse sa propre limite, il peut utiliser le reliquat de plafond non consommé par son conjoint ou partenaire.

Cas particuliers : retour en France

Si vous devenez résident fiscal français après trois années à l’étranger, le plafond est calculé sur la première année de retour. Et si ce retour n’est pas motivé par une procédure judiciaire, fiscale ou douanière, vous bénéficiez d’un plafond triplé pour cette première année.

Ce qui vient diminuer le plafond déductible

Certains versements ou cotisations viennent en déduction du plafond disponible, car ils ont déjà bénéficié d’un avantage fiscal. C’est le cas notamment :

  • De l’abondement versé par votre employeur sur un Perco.
  • Des sommes exonérées d’impôt versées sur un PER d’entreprise.
  • Des cotisations versées à certains régimes facultatifs de retraite, comme :
    • les cotisations « article 83 » (salariés),
    • les contrats Madelin ou Madelin agricole (travailleurs non-salariés).

Report en cas de non-utilisation

Si vous ne consommez pas l’intégralité de votre plafond, le solde non utilisé est reportable pendant 3 ans.

Exemple : si vous n’avez rien versé en 2023 ni 2024, vous pouvez cumuler ces plafonds non utilisés avec celui de 2025.

À l’inverse, si vos versements dépassent la limite autorisée, la part excédentaire non déduite n’est pas reportable.

Icône jauneÀ savoir : Les cotisations versées au cours d’une année sont d’abord imputées sur le plafond de déduction de cette même année.Si ce plafond n’est pas suffisant, le surplus est alors déduit des plafonds non utilisés des trois années précédentes, en commençant par le plus ancien.

Où trouver votre plafond ?

Pas besoin de le calculer manuellement : votre plafond personnel est prérempli dans votre déclaration de revenus annuelle. Il tient compte automatiquement des plafonds des années passées encore disponibles.

Icône Exemple Exemple :

Prenons un exemple simple. En 2024, vos revenus professionnels s’élèvent à 60 000 €.

En 2025, vous avez donc la possibilité de déduire de vos revenus imposables :

• soit 6 000 € (soit 10 % de vos revenus de l’année précédente, après déductions),
• soit 4 636 € (10 % du PASS 2024, plafond plancher applicable si vos revenus sont faibles ou inexistants).

Dans le cas de l’exemple, le plafond le plus favorable est le premier. Vous pouvez donc verser jusqu’à 6 000 € sur votre PER en 2025 pour bénéficier de la déduction maximale.

Si vous êtes imposé dans la tranche marginale de 30 %, ce versement vous permettra de réduire votre impôt sur le revenu de 1 800 €
(30 % de 6 000 €).
C’est un gain fiscal immédiat non négligeable, tout en préparant votre retraite.

💡Il s’agit d’une déduction du revenu imposable, et non d’une réduction d’impôt à proprement parler. En réalité, vous ne soustrayez pas 6 000 € du montant de l’impôt à payer, mais des revenus sur lesquels l’impôt est calculé.
Cela permet de diminuer l’assiette fiscale, ce qui est avantageux si vous êtes dans une tranche marginale d’imposition élevée.

Faut-il choisir de défiscaliser ou non ?

Le PER permet de réduire l’impôt sur les versements effectués pendant la phase d’épargne. Cependant, à la sortie, l’impôt différé est récupéré par l’Etat. L’impact dépend du taux marginal d’imposition (TMI) au moment de la sortie du PER par rapport à celui appliqué lors de la défiscalisation.

Avantage de la défiscalisation : Vous réduisez votre impôt aujourd’hui, et cette économie peut être placée pour générer des intérêts composés.

Quand choisir de défiscaliser ?

La défiscalisation est plus avantageuse :

  • Si vous êtes dans une tranche élevée (30 %, 41 % ou 45 %), maximisant ainsi l’économie d’impôt.
  • Si vous bénéficiez d’une fiscalité plus douce à la sortie car vos revenus sont moins élevés. Votre TMI sera généralement plus bas à la retraite en lien avec une baisse de revenus.

Quand éviter de défiscaliser ?

Si vous êtes peu ou pas imposable, la réduction d’impôt est moins intéressante. Dans ce cas, il peut être préférable d’opter pour d’autres placements, comme l’assurance-vie, qui offrent des avantages fiscaux notamment en cas de rachats.

💡Grâce à la déduction fiscale des versements, ouvrir un PER peut être pertinent à tout âge, dès lors que vous êtes fortement imposé et que vous investissez à long terme.

En revanche, si vous pensez avoir besoin de votre épargne avant la retraite, soyez vigilant : les sorties anticipées sont encadrées, et la fiscalité peut s’avérer désavantageuse en dehors des cas prévus par la loi.

Modalités de sortie du PER individuel

Sortie à l’âge de la retraite

À partir de l’âge légal de départ à la retraite (actuellement 64 ans pour les personnes nées après le 1er janvier 1968) ou dès la liquidation d’une pension dans un régime obligatoire, le titulaire d’un PER individuel peut récupérer son épargne. Il dispose alors de plusieurs options :

  • Sortie en capital : en une seule fois ou de façon fractionnée à son rythme.
  • Sortie en rente viagère : versement régulier d’une rente à vie.
  • Sortie mixte : une partie en capital, l’autre en rente.

En optant pour la rente, votre épargne est convertie en revenu mensuel garanti jusqu’à votre décès. L’assureur vous verse un montant fixe, sans possibilité de récupérer le capital.

Le montant de la rente dépend de :

  • votre capital au moment de la sortie ;
  • votre âge lors du dénouement ;
  • les paramètres techniques du contrat (taux technique, table de mortalité, options de réversion) ;
  • les frais de rente (généralement entre 1 % et 3 % du capital).

⚠️Point de vigilance : Si vous choisissez irrévocablement la rente à l’ouverture du PER, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Cette option est rarement conseillée, car elle vous empêche de récupérer le capital à terme.

Bon à savoir :
Vous n’êtes pas obligé de dénouer votre PER dès votre départ à la retraite. Le conserver peut être judicieux dans une logique de transmission, notamment en raison des avantages fiscaux à la succession liés au PER.

Cas particulier : si la rente obtenue est inférieure à 100 € par mois, elle peut être remplacée par un versement en capital (seuil fixé depuis le 1er juillet 2021).

Déblocage anticipé

Dans certains cas exceptionnels, il est possible de débloquer son PER avant l’âge de la retraite. Ces situations sont strictement encadrées par la loi :

  • Décès du conjoint ou du partenaire de Pacs ;
  • Invalidité grave (2e ou 3e catégorie de la Sécurité sociale) du titulaire, de son conjoint, partenaire de Pacs ou de ses enfants ;
  • Situation de surendettement ;
  • Fin des droits au chômage ;
  • Non-renouvellement ou révocation d’un mandat social, sans contrat de travail depuis au moins 2 ans ;
  • Liquidation judiciaire ou conciliation judiciaire avec accord du président du tribunal de commerce ;
  • Achat de la résidence principale.

Dans tous ces cas, le retrait prend la forme d’un versement unique, total ou partiel.

Il s’agit d’une exception permise par l’Etat pour surmonter certaines épreuves ou grandes étapes de la vie.

En cas de décès du titulaire

Le décès du titulaire entraîne la clôture automatique du PER. Les sommes accumulées sont transmises, sous forme de capital ou de rente, aux bénéficiaires désignés ou à défaut aux héritiers.

Si le titulaire avait opté pour une sortie en rente, celle-ci cesse au décès, sauf s’il avait souscrit une garantie de réversion.

Cette garantie de réversion permet de transférer tout ou partie de la rente à un proche (conjoint, enfant…), mais elle implique une réduction du montant de la rente initiale, plus importante si le bénéficiaire de la réversion est jeune.

Fiscalité en cas de décès du titulaire d’un PER individuel

En cas de décès, les sommes épargnées sur un PER individuel sont transmises aux héritiers ou bénéficiaires désignés. La fiscalité appliquée dépend du type de contrat souscrit :

PER ouvert sous forme de compte-titres

Dans ce cas, le PER fonctionne comme un produit d’épargne classique.
Icône jaune Les sommes transmises entrent dans l’actif successoral et sont donc soumises à la fiscalité classique des successions, selon le lien de parenté avec le défunt.

PER adossé à un contrat d’assurance de groupe

La fiscalité est ici proche de celle de l’assurance-vie, et varie selon l’âge du titulaire au moment du décès :

Si le décès intervient avant 70 ans

  • Abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur les sommes transmises (capital + intérêts).
  • Au-delà de cet abattement :
    • Les sommes inférieures ou égales à 700 000 € sont taxées à 20 %.
    • La part supérieure à 700 000 € est taxée à 31,25 %.
  • ❌ Aucun droit de succession ne s’applique ici : il s’agit d’un prélèvement forfaitaire spécifique, indépendant du lien de parenté.

Si le décès intervient après 70 ans

  • Un abattement global de 30 500 € s’applique, tous bénéficiaires confondus (réparti au prorata des parts).
  • ⚠️ Les sommes excédentaires (versements + gains) sont ensuite soumis aux droits de succession classiques, calculés en fonction du lien de parenté entre le titulaire décédé et chaque bénéficiaire.

💡 À retenir : La fiscalité applicable dépend à la fois de la nature juridique du PER (compte-titres ou assurance), de votre âge au décès et du profil des bénéficiaires.
Il convient de privilégier le PER assurance pour profiter de ses avantages successoraux, jusqu’à 152 500 € d’abattement par bénéficiaire.

En plus, ni le capital ni les plus-values ne sont soumis à l’impôt sur le revenu lors de la transmission, alors même que vous avez bénéficié d’une déduction fiscale à l’entrée !

Le PER peut donc être pertinent pour transmettre même après la retraite.

Icône Exemple Exemple :

Un retraité de 73 ans, avec une tranche marginale d’imposition à 41 %, effectue un versement de 20 000 € sur son PER :
• Il bénéficie d’une réduction d’impôt de 8 200 € (41 % de 20 000 €), soit un effort d’épargne réel de 11 800 €.
• En 10 ans, le PER atteint 30 000 €, grâce à 10 000 € d’intérêts générés.

À son décès à 83 ans, le capital est transmis sans fiscalité (ni sur le capital, ni sur les plus-values) à son fils grâce à l’abattement de 30 500 €.

Fiscalité en cas de sortie sans décès du titulaire

Imposition du capital
Si versements étaient défiscalisés
Imposition du capital
Si versements n’étaient pas défiscalisés
Imposition de la plus-value
Peu importe le choix fait
Déblocage anticipé pour achat résidence principaleBarème de l’IRExonération d’IR30 % (PFU)
Déblocage anticipé pour accident de la vieExonération d’IRExonération d’IR17,2 % (prélèvements sociaux)
Sortie en renteRente viagère à titre gratuitRente viagère à titre onéreuxRente viagère à titre onéreux
Sortie en capitalBarème de l’IRExonération d’IR30 % (PFU)

Sortie en rente

Lorsque vous choisissez de sortir en rente, la fiscalité varie en fonction de la façon dont vous avez alimenté votre PER.

  • Si vous avez défiscalisé vos versements :
    La rente est soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des pensions et retraites, avec un abattement de 10 %. Elle sera ensuite imposée selon votre tranche marginale d’imposition (TMI).
  • Si vous n’avez pas défiscalisé vos versements :
    Seule une fraction de la rente est imposée. Le taux d’imposition dépend de votre âge au moment de la liquidation de la rente. Par exemple, si vous avez entre 60 et 69 ans, 40 % de la rente sera soumise à l’impôt.

Prélèvements sociaux :
En plus de l’impôt sur le revenu, les rentes sont soumises aux prélèvements sociaux de 17,2 %. Cependant, ces prélèvements sociaux bénéficient d’un abattement basé sur votre âge à la date de la liquidation de la rente :

  • 30 % si vous avez moins de 50 ans
  • 50 % si vous avez entre 50 et 59 ans
  • 60 % si vous avez entre 60 et 69 ans
  • 70 % si vous avez plus de 69 ans

Sortie en capital

Si vous optez pour une sortie en capital, la fiscalité varie en fonction de la distinction entre vos versements et les plus-values générées.

  • Si vous avez défiscalisé vos versements :
    La part des versements est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu, selon votre TMI au moment du retrait.
    La part des plus-values (PV) est soumise à la flat tax de 30 % (prélèvements sociaux compris). Toutefois, si votre TMI est de 0 % ou 11 %, vous pourriez avoir intérêt à opter pour l’imposition au barème progressif.
  • Si vous n’avez pas défiscalisé vos versements :
    Seules les plus-values sont soumises à la flat tax de 30 % (prélèvements sociaux compris).

💡En défiscalisant, vous différez la fiscalité. Vous reportez l’imposition au moment de votre retraite, lorsque vos revenus seront probablement plus faible avec un TMI moins élevé (taux marginal d’imposition).

Le PER permet un levier fiscal si votre TMI à la retraite est inférieur à celui que vous aviez pendant votre activité.
Sinon, vous risquez de payer autant ou plus d’impôts à la sortie que ce que vous avez économisé à l’entrée.

Toutefois, il ne faut pas prendre en compte que l’aspect fiscal. Ce qui n’a pas été payé comme impôt peut être placé et générer des gains. Ainsi, même si le levier fiscal décrit ci-dessus est faible ou absent, le PER peut être pertinent pour vous grâce aux intérêts composés.

Exonérations et cas particuliers

  • Sortie anticipée pour l’achat de la résidence principale :
    La sortie anticipée pour l’achat de la résidence principale est soumise au même régime fiscal que la sortie en capital. La fraction correspondant à vos versements sera réintégrée dans vos revenus imposables, ce qui pourrait augmenter votre taux marginal d’imposition.

    Il est donc important de bien peser les avantages fiscaux avant de débloquer des fonds, car vous pourriez payer plus d’impôts que ce que vous aviez économisé en effectuant vos versements.
  • Exonération en cas d’accident de la vie :
    En cas d’accident de la vie (invalidité, décès, etc.), vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu concernant les sommes versées. Vous ne payez que les prélèvements sociaux de 17,2 % sur les plus-values.

Pourquoi privilégier la sortie en capital ?

Bien que la rente viagère puisse sembler attrayante pour certains, elle comporte plusieurs inconvénients par rapport à la sortie en capital.

Choix irrévocable : Une fois l’option de rente choisie, cela vous engage sur le long terme et vous perdez la possibilité de récupérer le capital versé.

Flexibilité du capital : En privilégiant une sortie en capital, vous bénéficiez de plus de souplesse notamment en fractionnant les retraits. Vous évitez aussi les frais d’arrérage associés à la rente.

Placement du capital : La somme récupérée peut être réinvestie et générer des gains en fonction de la la durée du placement.

Avantage pour la succession : En choisissant la sortie en capital, vous pouvez choisir de transmettre ce qui reste via une assurance-vie par exemple.

Fiscalité des rentes moins favorable: Les rentes sont imposées à 17,2 % sur l’ensemble des sommes perçues, y compris la part correspondant au capital versé.

💡Astuce : Si vous avez défiscalisé vos versements, pensez à opter pour une sortie fractionnée sur plusieurs années afin de limiter l’impact fiscal et éviter de passer dans une tranche marginale d’imposition trop élevée.

Ce qu’il faut retenir

  1. Un outil pour défiscaliser et préparer sa retraite : Le PER, créé par la loi Pacte, permet de réduire votre impôt sur le revenu grâce à des versements déductibles tout en constituant une épargne pour votre retraite.
  2. Accessible et flexible : Ouvert à tous (salariés, indépendants, retraités) dès 18 ans, le PER offre des versements libres et une sortie en capital (total ou fractionné), en rente, ou mixte, avec des cas de déblocage anticipé (ex. achat de la résidence principale, invalidité).
  3. Fiscalité avantageuse mais à anticiper : Les versements défiscalisés sont imposés à la sortie (barème de l’IR pour le capital, flat tax de 30 % pour les plus-values). En cas d’accident de la vie, le capital est exonéré d’impôt, hormis 17,2 % de prélèvements sociaux sur les plus-values.
  4. Optimisation successorale : Avec un PER assurantiel, les sommes transmises bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire avant 70 ans, ou 30 500 € global après 70 ans, idéal pour transmettre un patrimoine efficacement.
  5. Sortie en capital à privilégier : Plus souple que la rente, la sortie en capital (surtout fractionnée) permet de gérer votre épargne, de limiter l’impact fiscal et de faciliter la transmission, tout en évitant les frais et contraintes de la rente.

Le PER s’inscrit dans une stratégie globale de gestion de patrimoine intelligente.

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