Comment fonctionne une assurance-vie : guide complet

Souvent considérée à tort comme un placement réservé aux initiés, l’assurance-vie est en réalité un outil d’épargne accessible, flexible et fiscalement avantageux.

Accessible à tous les âges et avec un faible montant à l’entrée, elle s’impose aujourd’hui comme le placement préféré des Français, grâce à sa polyvalence : sécurisée avec les fonds en euros, plus dynamique via les unités de compte, et idéale pour transmettre un capital à ses proches hors succession.

Icône LoupeDans ce guide complet, vous allez comprendre comment fonctionne une assurance-vie : comment elle est structurée, quelle fiscalité s’applique avant et après 70 ans, comment elle s’intègre dans une succession, et comment choisir le contrat le mieux adapté à vos objectifs patrimoniaux.

Qu’est-ce qu’une assurance-vie ?

Avant de souscrire une assurance-vie, il est utile d’en comprendre le principe, les différences avec les autres placements et les principaux types de contrats disponibles.

Définition et principe

L’assurance-vie est un contrat d’épargne conclu entre un souscripteur (l’épargnant) et un assureur.

Le principe est simple : vous effectuez des versements libres ou programmés sur un contrat qui permet de faire fructifier votre capital dans le temps.

Contrairement à une assurance décès, l’assurance-vie n’a pas pour objet de couvrir un risque mais de faire croître une épargne qui peut, le moment venu, être retirée ou transmise à des bénéficiaires désignés dans une clause bénéficiaire.

Le souscripteur reste libre d’alimenter son contrat à son rythme, sans obligation ni plafond de versement. Tant qu’aucun rachat (retrait) n’est effectué, aucune fiscalité n’est appliquée sur les gains (hors prélèvements sociaux prélevés chaque année sur les fonds en euros).

Ce fonctionnement permet de profiter pleinement des intérêts composés : les gains générés s’ajoutent au capital et produisent à leur tour des intérêts, créant un effet boule de neige particulièrement puissant sur le long terme.

En parallèle, les contrats bénéficient d’une garantie légale du Fonds de Garantie des Assurances de Personnes (FGAP), à hauteur de 70 000 € par assureur et par souscripteur, et jusqu’à 90 000 € pour les rentes viagères.

💡Conseil d’expert

Pour renforcer votre sécurité, il est recommandé d’ouvrir plusieurs contrats auprès de différents assureurs afin de multiplier les garanties.

Enfin, au moment du décès de l’assuré, le contrat se dénoue automatiquement et le capital est versé aux bénéficiaires.

Différence avec d’autres placements

Les livrets bancaires tels que le Livret A, le LDDS ou le Livret Jeune sont d’excellents outils pour constituer une épargne de précaution, immédiatement disponible et totalement sécurisée.

En revanche, leur rendement reste faible et ne permet pas de valoriser durablement un patrimoine. Pour cela, il faut se tourner vers des placements à plus long terme, comme l’assurance-vie.

Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est une enveloppe complémentaire à l’assurance-vie. Il permet d’investir en actions et ETF (fonds indiciels cotés) avec une fiscalité avantageuse après 5 ans de détention. En revanche, il est limité aux actions européennes et n’autorise pas l’investissement immobilier ou obligataire.

💡Conseil d’expert

Idéalement, un épargnant devrait détenir à la fois un PEA et une assurance-vie, même avec de faibles montants, afin de faire courir les délais fiscaux.

Le PER (Plan d’Épargne Retraite), quant à lui, a une logique différente : l’épargne y est bloquée jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé). En contrepartie, les versements sont déductibles du revenu imposable, ce qui permet de réduire ses impôts.

C’est donc une enveloppe complémentaire à l’assurance-vie, idéale pour les foyers fortement imposés qui souhaitent préparer leur retraite tout en optimisant leur fiscalité.

Ces trois produits, assurance-vie, PEA et PER, ont un point commun : la capitalisation interne. Tant que vous n’effectuez pas de retrait, les gains ne sont pas imposés, ce qui permet de faire croître son patrimoine plus efficacement.

Les différents types de contrats d’assurance-vie

Un contrat d’assurance-vie peut être souscrit selon différentes modalités, en fonction de vos besoins et de votre profil.

1. Contrat monosupport ou multisupport

Le contrat monosupport ne contient qu’un fonds en euros : il garantit le capital investi et offre un rendement modéré mais sécurisé.
Le contrat multisupport, plus souple, permet de répartir son épargne entre le fonds en euros et des unités de compte (UC), c’est-à-dire des placements financiers comme les ETF, OPCVM, SCPI ou OPCI. Ces supports offrent plus de potentiel de performance, mais sans garantie en capital.

💡Bon à savoir

En pratique, le contrat multisupport est aujourd’hui le plus répandu et le plus plébiscité. Il offre une grande souplesse, car il permet d’adapter la répartition de son épargne en fonction de son profil investisseur : privilégier la sécurité avec davantage de fonds en euros, ou rechercher plus de performance en orientant une part du capital vers des supports plus dynamiques.

2. Modes de gestion : libre, pilotée ou sous mandat

  • Gestion libre : L’épargnant choisit lui-même la répartition entre les différents supports (fonds en euros, unités de compte, SCPI…). Cette formule offre une grande autonomie. Elle demande toutefois un minimum de connaissances financières. Un investisseur débutant peut opter pour la gestion libre après quelques lectures, par exemple en adoptant une stratégie de versements programmés (DCA).
  • Gestion pilotée : l’assureur ou un gestionnaire détermine la répartition en fonction d’un profil de risque (prudent, équilibré ou dynamique). Elle convient à ceux qui souhaitent bénéficier d’une expertise professionnelle sans s’occuper des arbitrages.
  • Gestion sous mandat : plus haut de gamme, elle confie totalement la gestion du contrat à un professionnel, selon des objectifs personnalisés. Les frais sont généralement plus élevés, mais le suivi est plus précis et personnalisé.

💡Conseil d’expert

Quel que soit le mode de gestion retenu, il est impératif de définir en amont son horizon de placement, sa tolérance au risque et ses objectifs patrimoniaux (retraite, transmission ou épargne de long terme).

Comment souscrire une assurance-vie ?

Avant d’ouvrir une assurance-vie, il est important de comprendre comment y souscrire et quels critères considérer pour faire les bons choix dès le départ.

Conditions d’âge

L’assurance-vie s’adresse à tous : il n’existe aucun âge minimum pour ouvrir un contrat. Un parent peut même ouvrir un contrat au nom de son enfant, voire de son bébé. C’est d’ailleurs une excellente stratégie patrimoniale, car elle permet de “prendre date”. Dix-huit ans plus tard, à la majorité de l’enfant, le contrat bénéficiera déjà de tous ses avantages fiscaux.

Il est possible d’ouvrir un contrat avant 70 ans, après 70 ans, et même au-delà de 80 ans, sans limite d’âge.

Choix des bénéficiaires

L’un des grands atouts de l’assurance-vie est la liberté dans la désignation des bénéficiaires. Ceux-ci peuvent être un conjoint, un enfant, un petit-enfant, un neveu, ou même toute autre personne sans lien de parenté. Cette souplesse permet d’organiser la transmission de son patrimoine de manière personnalisée.

L’assurance-vie est juridiquement hors succession, mais cette liberté n’est pas absolue. En cas de primes manifestement exagérées, les juges peuvent réintégrer une partie du capital dans la succession.

Pour cela, ils tiennent compte :

  • du montant des primes par rapport au patrimoine et aux revenus du souscripteur ;
  • de son âge et de son état de santé au moment des versements ;
  • et de l’utilité réelle du contrat (par exemple s’il est régulièrement géré, ou s’il a donné lieu à des rachats).

Ce mécanisme vise à protéger les héritiers réservataires contre une transmission jugée abusive.

En pratique, seuls les cas extrêmes sont concernés : un contrat d’assurance-vie reste donc un outil tout à fait légitime pour avantager un proche ou transmettre librement son épargne.

La clause bénéficiaire peut être rédigée librement, mais elle doit suivre une logique de rangs de bénéficiaires. Cela permet d’organiser la transmission en cas de prédécès ou de renonciation d’un bénéficiaire.

Exemple de clause type proposée par les assureurs :

« Mon conjoint, à défaut mes enfants nés ou à naître, vivants ou représentés, par parts égales, à défaut mes héritiers. »

Concrètement :

  • 1er rang : le conjoint survivant perçoit le capital ;
  • 2e rang : en cas de prédécès ou de renonciation, les enfants (ou leurs propres enfants) héritent du capital, à parts égales ;
  • 3e rang : à défaut, le capital revient aux héritiers légaux.

Pour optimiser la fiscalité et la transmission, il est souvent conseillé de nommer ses enfants a minima comme nus-propriétaires dans la clause bénéficiaire, le conjoint survivant étant de toute façon exonéré de droits de succession.

💡Conseil d’expert

Prenez le temps de rédiger soigneusement votre clause bénéficiaire et mettez-la à jour en fonction de votre situation. Une formulation claire évite toute ambiguïté lors du dénouement du contrat et permet de tirer pleinement parti de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie.

Où souscrire votre contrat d’asurance-vie

Il existe plusieurs canaux pour souscrire une assurance-vie : banque traditionnelle, mutuelle, conseiller en gestion de patrimoine, courtier ou plateforme en ligne. Le choix du bon interlocuteur influence directement la qualité du contrat et sa performance sur le long terme.

1. Banque traditionnelle

Les contrats distribués par les banques physiques sont généralement plus coûteux et moins flexibles. Ils imposent souvent des frais d’entrée et d’arbitrage, un choix restreint d’unités de compte et des fonds en euros peu performants. Ce sont donc des contrats à éviter pour un placement long terme.

2. Mutuelles

Elles proposent des contrats légèrement meilleurs que les banques, mais souffrent des mêmes limites : frais élevés, manque de souplesse, et offre d’investissement restreinte.

3. Conseillers en gestion de patrimoine (CGP)

La qualité dépend du modèle économique du conseiller.

  • Les CGP indépendants qui facturent leurs honoraires sans percevoir de rétrocommissions sont souvent les plus neutres et transparents.
  • À l’inverse, ceux qui se rémunèrent sur les commissions versées par les assureurs privilégient parfois des contrats ou des fonds actifs plus rentables pour eux que pour le client.

4. Courtiers en ligne

Ce sont aujourd’hui les meilleurs contrats du marché :

  • 0 € de frais d’entrée et d’arbitrage,
  • frais de gestion réduits,
  • large choix d’unités de compte,
  • fonds en euros performants.
    Ils offrent également une autonomie totale de gestion et une souplesse importante.

5. Banques en ligne

Elles proposent des contrats compétitifs et bien plus attractifs que les banques physiques, mais restent légèrement en dessous des meilleurs courtiers spécialisés.

6. Fintechs

Ces acteurs, aussi appelés pure players, s’adressent à ceux qui préfèrent déléguer la gestion. Leur approche repose sur une analyse du profil de risque de l’investisseur et des allocations dynamiques. Les performances historiques sont souvent intéressantes, avec des frais contenus.

En résumé : privilégiez les courtiers en ligne pour une gestion libre et flexible, ou les fintechs spécialisées si vous souhaitez déléguer la gestion. Ces solutions combinent faibles frais et meilleure performance de long terme.

Versements et liquidité du contrat d’assurance-vie

Les versements sur un contrat d’assurance-vie sont entièrement libres. Vous pouvez les effectuer à votre rythme, les programmer dans le temps, ou encore les intégrer dans une stratégie de DCA (Dollar Cost Averaging).

Le DCA consiste à investir régulièrement un montant fixe afin de lisser les fluctuations du marché et réduire le risque lié au mauvais timing d’investissement.

Contrairement aux livrets réglementés, aucun plafond de versement n’est imposé, et vous pouvez détenir plusieurs contrats d’assurance-vie sans aucune limite.

Enfin, il est important de rappeler qu’un contrat d’assurance-vie n’est pas bloqué pendant huit ans. Cette idée reçue vient d’une confusion avec la règle fiscale : la fiscalité devient simplement plus avantageuse après huit ans de détention.

Vous restez libre de retirer vos fonds à tout moment en cas de besoin. En cas de rachat avant huit ans, seule la part correspondant aux intérêts est soumise à l’imposition, ce qui rend la fiscalité tout à fait raisonnable.

Les supports d’investissement de l’assurance-vie

Un contrat d’assurance-vie permet d’investir sur une grande variété de supports financiers, allant des placements les plus sécurisés à court terme jusqu’à des investissements plus dynamiques sur le long terme.
Cette diversité en fait un outil d’épargne modulable, capable de s’adapter à tous les profils et à toutes les stratégies patrimoniales.

L’un des principes fondamentaux en investissement est la diversification : il ne faut jamais “mettre tous ses œufs dans le même panier”. En répartissant son capital sur différents supports (fonds en euros, ETF, SCPI…), l’épargnant réduit le risque global de son portefeuille tout en améliorant son potentiel de performance.

Avant de choisir votre allocation, il faut tenir compte de deux éléments clés :

  • le profil de risque (prudent, équilibré ou dynamique) ;
  • l’horizon de placement (court, moyen ou long terme).

Icône Exemple Exemple :

Un investisseur au profil prudent, ayant des besoins à court terme pour financer sa retraite, pourra privilégier une exposition forte au fonds en euros.
À l’inverse, un jeune épargnant investissant pour 20 ou 30 ans pourra opter, par exemple, pour 70 % en unités de compte (ETF actions, fonds diversifiés, immobilier) et 30 % en fonds en euros.

Chaque profil de risque est différent et nécessite une allocation adaptée.

Fonds en euros

Le fonds en euros est le support historique et sécurisé de l’assurance-vie. Le capital investi y est garanti à tout moment, et les intérêts générés sont définitivement acquis chaque année, grâce à l’effet de cliquet.

Les sommes placées sont gérées par l’assureur, principalement sur des obligations d’État et d’entreprises, ce qui explique la stabilité mais aussi la faible rentabilité du support. Le rendement moyen des fonds en euros reste supérieur à celui des livrets bancaires, mais insuffisant pour faire réellement fructifier son patrimoine sur le long terme.

En pratique, le fonds en euros doit être considéré comme un complément d’épargne sécurisée, idéal pour protéger une partie du capital tout en profitant d’une rémunération modérée, souvent entre 2 et 3,5 % par an selon les contrats.

Unités de compte (UC)

Les unités de compte constituent la composante dynamique du contrat d’assurance-vie. Elles permettent d’investir sur un large éventail de supports financiers :

  • ETF (trackers) pour suivre les grands indices boursiers,
  • fonds obligataires,
  • fonds diversifiés,
  • voire titres vifs dans certains contrats récents.

C’est cette poche d’investissement, accessible dans les contrats multisupports, qui permet de générer de la performance à long terme. Elle comporte en revanche un risque de perte en capital, car la valeur des unités de compte évolue selon les marchés financiers.

Pour limiter le risque, il est essentiel de veiller à une bonne diversification : éviter d’être exposé à un seul secteur (par exemple la technologie) ou à une seule zone géographique (par exemple les Etats-Unis ou la France).

SCPI et OPCI : l’immobilier dans l’assurance-vie

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) et OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier) permettent d’investir dans l’immobilier locatif sans en gérer directement les contraintes. On parle souvent de pierre-papier, car l’investisseur détient des parts de sociétés qui elles-mêmes possèdent et gèrent des immeubles.

Intégrées dans une assurance-vie, les SCPI et OPCI offrent une exposition à l’immobilier tout en profitant des avantages fiscaux et successoraux du contrat d’assurance-vie.

Ces unités de compte immobilières permettent de diversifier davantage son patrimoine, de profiter des revenus immobiliers (souvent entre 4 et 5 % de rendement brut annuel) et d’accéder à l’immobilier avec une mise de départ réduite.

💡Bon à savoir

Il est aussi possible d’investir en SCPI en direct, notamment à crédit. Pour certains profils, il peut être préférable de profiter de l’effet de levier du crédit pour accélérer l’enrichissement.

Fiscalité de l’assurance-vie

La fiscalité de l’assurance-vie fait partie de ses grands atouts.

La question fiscale se pose surtout dans deux situations : lorsque vous effectuez un rachat (vous retirez de l’argent) ou lors du décès du souscripteur, au moment de la transmission aux bénéficiaires.

Quote-part des intérêts fiscalisée

Tant qu’aucun retrait n’est effectué, les gains du contrat ne sont pas imposés. Il n’y a donc pas d’impôt sur le revenu tant que vous laissez votre capital investi.

Il existe toutefois une exception : la poche sécurisée appelée « fonds en euros ». Chaque année, l’assureur prélève directement les prélèvements sociaux (17,2 %) sur les intérêts générés par le fonds en euros.

Lorsque vous effectuez un rachat (partiel ou total), la fiscalité ne porte pas sur tout ce que vous retirez, mais uniquement sur la part correspondant aux gains. Autrement dit, seule la plus-value est imposée, pas le capital que vous aviez versé à l’origine.

Schéma du fonctionnement de la fiscalité de l'assurance-vie pour l'imposition des intérêts (gains)

Icône Exemple Exemple :

• En 2022, vous versez 20 000 € sur une assurance-vie.
• En 2026, la valeur du contrat est de 26 000 €.
• La plus-value totale est donc de 6 000 €.

Vous avez besoin de 5 200 € pour financer des travaux et vous demandez un rachat partiel de 5 200 €.

Voici comment on calcule la part imposable de ce retrait :

1) On calcule la proportion du retrait par rapport à la valeur totale du contrat :
5 200 € / 26 000 € = 20 %.

2) On applique ce pourcentage à vos versements initiaux (le capital versé) :
20 000 € × 20 % = 4 000 €.

Ces 4 000 € sont considérés comme du capital que vous récupérez. Ils ne sont pas imposables.

3) Le reste du retrait est donc considéré comme des gains :
5 200 € – 4 000 € = 1 200 €.

Dans cet exemple, ce ne sont pas 5 200 € qui sont taxables, ni même 6 000 € (la plus-value totale du contrat), mais seulement 1 200 €. C’est cette fraction, correspondant aux intérêts contenus dans votre retrait, qui est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Tableau fiscalité en cas de retraits

Fiscalité de rachats : assurance-vie et contrats de capitalisation

Fiscalité des primes versées avant le 27/09/2017

Pour les versements effectués avant le 27 septembre 2017, la fiscalité dépend de l’ancienneté du contrat au moment du rachat. Le souscripteur peut, sous conditions, opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL), auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux. Selon l’âge du contrat, le taux global (PFL + prélèvements sociaux) peut aller d’environ 52,2 % pour les contrats très récents à environ 24,7 % pour les contrats de plus de 8 ans.

Ce choix n’est pas automatique. Par défaut, les gains sont intégrés au barème progressif de l’impôt sur le revenu, puis soumis aux prélèvements sociaux.

⚠️ Attention : l’option pour le PFL est irrévocable et doit être exercée au plus tard lors du retrait.

Une fois le PFL payé et les prélèvements sociaux acquittés, vous êtes libéré de l’impôt sur cette somme. C’est le principe même du prélèvement “libératoire”.

Selon votre taux marginal d’imposition, il peut être plus intéressant de ne pas demander le PFL et de rester au barème progressif. Dans ce cas, l’assureur ne prélève, au moment du rachat, que les prélèvements sociaux.

Si votre contrat a plus de 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les gains retirés :

4 600 € pour une personne seule,
9 200 € pour un couple soumis à imposition commune.

Cet abattement ne s’applique qu’à l’impôt sur le revenu, pas aux prélèvements sociaux. Il est partagé entre tous vos contrats d’assurance-vie et de capitalisation et il est utilisable une fois par année fiscale.

Concrètement, l’abattement s’applique de deux façons :

• si vous avez choisi le PFL, il prend la forme d’un crédit d’impôt l’année suivante ;
• si vous avez choisi l’imposition au barème, il vient diminuer la base imposable déclarée à l’impôt sur le revenu.

L’objectif du législateur est de récompenser l’épargne longue et la stabilité des capitaux dans le temps.

Fiscalité des primes versées après le 27/09/2017

Pour les versements effectués à partir du 27 septembre 2017, on applique le régime issu de la réforme de 2017.

Cas n°1 : le contrat a moins de 8 ans

Par principe, la fiscalité en cas de rachat est de 30 % au total.
Ce taux de “30 %” correspond :

  • à 12,8 % d’impôt sur le revenu,
  • plus 17,2 % de prélèvements sociaux.

Cas n°2 : le contrat a plus de 8 ans

Après 8 ans de détention, la fiscalité devient plus douce, mais elle dépend des montants versés après le 27/09/2017 sur l’ensemble de vos contrats d’assurance-vie et de capitalisation.

On distingue deux seuils :

• Moins de 150 000 € de versements (ou 300 000 € pour un couple imposé conjointement)
• Plus de 150 000 € de versements (ou 300 000 € pour ce même couple)

Pour la part des versements qui reste sous le seuil :

• La fiscalité tombe à 24,7 % environ (7,5 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).

Pour la part des versements qui dépasse le seuil :

• La fiscalité reste à 30 % (12,8 % d’IR + 17,2 % de PS).

Concrètement, cela signifie qu’un même contrat peut être imposé à deux taux différents selon la tranche de versements à laquelle se rattachent les gains retirés.

L’impôt sur le revenu prélevé lors du rachat (7,5 % ou 12,8 %) prend la forme d’un prélèvement forfaitaire obligatoire (PFO). Il s’agit d’un acompte. L’assureur le reverse au fisc pour vous. L’année suivante, lors de votre déclaration, l’administration fiscale tient compte de ce qui a déjà été payé pour calculer l’impôt définitif.

💡Bon à savoir

Vous pouvez choisir l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu au lieu d’un prélèvement forfaitaire. Cette option est globale (elle s’applique à l’ensemble de vos revenus mobiliers de l’année) et irrévocable pour l’année considérée. En optant pour le barème, vous renoncez au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur vos intérêts et dividendes. Le choix se fait au moment de la déclaration, l’année suivant le rachat.

Cette option peut être pertinente si vous êtes faiblement imposé, voire non imposable. En revanche, elle peut devenir coûteuse pour les hauts revenus, car le barème progressif peut monter jusqu’à 45 % de taux marginal d’imposition.

Autre point important : vous pouvez demander une dispense de l’acompte (PFO) si votre revenu fiscal de référence de l’avant-dernière année est inférieur à :

25 000 € pour une personne seule,
50 000 € pour un couple soumis à une imposition commune.

Cette dispense évite l’acompte, mais ne supprime pas l’impôt. L’année suivante, vous devrez tout de même choisir entre l’imposition forfaitaire et le barème progressif.

Enfin, l’abattement de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) après 8 ans reste applicable. Il vient réduire la base imposable à l’impôt sur le revenu, quel que soit le régime choisi (taux forfaitaire ou barème progressif de l’impôt sur le revenu).

Fiscalité des rentes viagères issues d’une assurance-vie

Au lieu de retirer le capital en une ou plusieurs fois, vous pouvez demander la transformation de votre assurance-vie en rente viagère. Dans ce cas, l’assureur s’engage à vous verser un revenu régulier à vie en contrepartie du transfert définitif du capital.

Fonctionnement :

• le capital accumulé (versements + gains) est converti en rente ;
• le montant de la rente dépend notamment de l’âge au moment de la conversion ;
• une fois la rente mise en place, vous ne pouvez plus récupérer le capital ;
• sauf clause de réversion, la rente ne se transmet pas aux héritiers.

Fiscalité de la rente viagère :

Seule une fraction de la rente est imposable à l’impôt sur le revenu, selon l’âge au moment du premier versement de rente :

70 % de la rente est imposable si vous avez moins de 50 ans ;
50 % entre 50 et 59 ans ;
40 % entre 60 et 69 ans ;
30 % à partir de 70 ans.

Cette fraction imposable supporte aussi les prélèvements sociaux (17,2 %).

Deux limites importantes à connaître avant de choisir la rente viagère :

• Vous ne profitez plus de la fiscalité attractive de l’assurance-vie au décès (abattements de transmission).
• Vous abandonnez définitivement le capital. Il n’est plus disponible et ne peut pas être transmis, sauf disposition spécifique (réversion, annuités garanties, etc.).

Fiscalité de l’assurance-vie en cas de décès

En cas de décès du souscripteur, l’assurance-vie est transmise aux bénéficiaires désignés dans la clause. La fiscalité que devra payer le bénéficiaire va alors dépendre de trois éléments :

  1. l’âge de l’assuré au moment des versements (avant ou après 70 ans) ;
  2. la date d’ouverture du contrat (avant ou après le 20 novembre 1991) ;
  3. la date des versements (avant ou après le 13 octobre 1998).

Ces dates sont importantes car certains anciens contrats bénéficient de régimes fiscaux extrêmement avantageux. Par exemple, si vous détenez un contrat ouvert avant le 20 novembre 1991, il est souvent préférable de le conserver pour préserver ces avantages.

Tableau récapitulatif des règles fiscales applicables à l'assurance-vie en cas de succession

Dans la grande majorité des situations actuelles (contrats ouverts après le 20 novembre 1991 et alimentés après le 13 octobre 1998), on applique le régime suivant :

Pour les versements effectués avant 70 ans

Chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 € sur le capital transmis. Autrement dit, vous pouvez transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire sans taxation spécifique liée à l’assurance-vie. C’est le régime prévu par l’article 990 I du Code général des impôts.

Pour les versements effectués après 70 ans

On applique un abattement global de 30 500 € à répartir entre tous les bénéficiaires. Au-delà de cet abattement, ce sont les règles classiques des droits de succession qui s’appliquent, mais uniquement sur les sommes versées après 70 ans. Les intérêts générés par ces sommes restent, eux, exonérés dans ce cadre (régime prévu par l’article 757 B du CGI).

Icône Exemple Exemple :

Monsieur Martin décède à 83 ans.
Il avait deux contrats d’assurance-vie.

Contrat A : alimenté avant ses 70 ans avec 200 000 €, au bénéfice de ses deux enfants, à parts égales. Sa valeur au décès est de 260 000 €.

Contrat B : alimenté après ses 70 ans avec 120 000 €, au bénéfice de sa sœur. Sa valeur au décès est de 140 000 €.

Analyse du contrat A (primes versées avant 70 ans) :

Les deux enfants sont bénéficiaires. Chaque enfant peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans taxation assurance-vie.
La valeur totale transmise via ce contrat (260 000 €) reste donc en pratique intégralement exonérée dans ce cadre, car elle se répartit sur deux bénéficiaires.

Analyse du contrat B (primes versées après 70 ans) :

Les versements après 70 ans sont de 120 000 €.
L’abattement applicable est de 30 500 € au total, à partager entre les bénéficiaires de ces sommes. Ici, il n’y en a qu’un : la sœur.

Montant taxable après abattement : 120 000 € – 30 500 € = 89 500 €.

Ce montant sera imposé selon le barème des droits de succession applicable entre frère et sœur, après prise en compte des abattements éventuels propres à ce lien familial.

Les 20 000 € de gains (140 000 € – 120 000 €) ne sont pas taxés car il s’agit d’intérêts exonérés.

Cet exemple illustre deux points à noter :

• l’assurance-vie permet d’alléger, voire d’annuler, les droits à payer pour les enfants ;
• elle peut aussi servir à transmettre à un tiers (frère, sœur, concubin, etc.) dans de meilleures conditions que la succession classique, y compris après 70 ans.

Ouvrir un contrat d’assurance-vie après 70 ans reste utile

On entend souvent qu’il ne sert à rien d’alimenter une assurance-vie après 70 ans. C’est inexact.

Dans un premier temps, même après 70 ans, le contrat reste un outil de transmission hors succession et non soumis à la réserve héréditaire, sauf primes manifestement exagérées.

De plus, l’abattement de 30 500 € s’applique une seule fois globalement, et s’ajoute aux abattements successoraux classiques.

Enfin, les intérêts produits après 70 ans ne sont pas réintégrés dans l’assiette taxable, ce qui réduit la pression fiscale.

💡Conseil d’expert

Il est fréquent qu’une même personne ait :

• un contrat alimenté avant 70 ans,
• puis un autre contrat ouvert après 70 ans.

Dans ce cas, on applique deux régimes fiscaux différents au décès, selon la date des versements.

Pour optimiser la transmission, il est conseillé d’ouvrir un nouveau contrat après 70 ans plutôt que de continuer à verser sur l’ancien. Cela permet de séparer proprement les flux de versement “avant 70 ans” et “après 70 ans”.

Ce qu’il faut retenir

L’assurance-vie est bien plus qu’un simple placement : c’est un outil d’épargne et de transmission complet, souple et fiscalement avantageux. Accessible à tous les profils, elle s’adapte aussi bien à une stratégie de constitution de capital, de préparation de la retraite ou de transmission patrimoniale.

Voici les points essentiels à retenir :

  • Souplesse et accessibilité : vous pouvez ouvrir un contrat à tout âge, verser librement, ajuster vos investissements et effectuer des retraits à tout moment.
  • Diversité des supports : le contrat peut combiner un fonds en euros sécurisé et des unités de compte plus dynamiques, pour un bon équilibre entre sécurité et performance.
  • Fiscalité avantageuse : tant que vous ne retirez pas, vos gains ne sont pas imposés. Après 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement fiscal annuel (4 600 € ou 9 200 € pour un couple).
  • Transmission optimisée : au décès, l’assurance-vie permet de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (pour les primes versées avant 70 ans) hors droits de succession. Après 70 ans, un abattement global de 30 500 € s’applique, mais les gains sont exonérés.
  • Utilité après 70 ans : elle conserve tout son intérêt, notamment pour protéger le conjoint survivant ou transmettre dans un cadre fiscal plus avantageux.
  • Gestion adaptable : libre, pilotée ou sous mandat, la gestion s’adapte à votre profil d’investisseur et à vos objectifs.

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À propos de l’auteur
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Fondateur de Gère ton patrimoine

Expert en gestion et ingénierie du patrimoine

Avec plus de dix ans d’expérience en gestion de patrimoine, je partage mes connaissances pour aider les Français à faire les meilleurs choix patrimoniaux.
Diplômé des universités Paris-Dauphine, Paris I-Sorbonne et Clermont-Ferrand, j’allie expertise académique et expérience de terrain pour proposer des articles accessibles à tous.

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