Pourquoi et comment investir dans les ETF ?

Les ETF (Exchange Traded Funds) connaissent une croissance impressionnante depuis 10 ans.

En 2024, selon Morningstar, les trackers (autre nom donné) représentent désormais 26,7 % des encours de la gestion collective en Europe, contre seulement 10,3 % en 2014. Cette popularité n’est pas qu’un effet de mode. Les investisseurs français rattrapent progressivement leur retard sur le marché américain où les ETF sont déjà largement utilisés pour investir en bourse.

Pourquoi un tel engouement pour l’investissement en ETF ? Qu’est-ce qu’un ETF ? Pourquoi est-ce devenu un outil incontournable pour l’investissement rentable ? Quel ETF choisir parmi les nombreux disponibles sur le marché ?

En effet, comment s’y retrouver entre les ETF Monde (World), ETF SP500, ETF CAC 40, ou encore les ETF Crypto ?

Icône Loupe Dans cet article nous découvrirons :

• Les avantages et inconvénients des fonds indiciels,
• Pourquoi ils sont essentiels pour gérer votre patrimoine à long terme.

Avec des exemples pratiques et des chiffres à l’appui : vous comprendrez les raisons pour lesquelles les ETF représentent une solution pertinente pour tous les investisseurs, qu’ils soient débutants ou expérimentés. Et peu importe la taille de leur épargne.

Définition : qu’est-ce qu’un ETF ?

Un ETF est un fonds coté en bourse répliquant un indice boursier, c’est-à-dire qu’il a pour objectif de reproduire la performance de celui-ci.

Les ETF sont différents des fonds actifs

Les fonds actifs sont gérés par des experts qui sélectionnent activement les titres en fonction de leurs analyses et de leur stratégie.

Leur objectif est de battre les marchés en sélectionnant les actions, obligations ou autres actifs les plus prometteurs.

Cependant, cette gestion active a un coût : des frais de gestion élevés, souvent associés à des performances qui peinent à surpasser les indices de référence sur le long terme.

En revanche, les ETF suivent une approche totalement différente : ils répliquent passivement l’évolution d’un indice boursier, sans volonté de le battre.

Il existe une quantité importante d’indices, couvrant une multitude de secteurs, de zones géographiques et classes d’actifs.

Un ETF peut « tracker » par exemple :

  • Le CAC 40 représentant les 40 entreprises composant l’indice boursier français.
  • Le S&P 500 représentant les 500 plus grandes entreprises des États-Unis, permettant une exposition à l’économie américaine dans son ensemble.
  • Le MSCI World qui couvre les marchés mondiaux.
  • Des secteurs spécifiques comme la technologie, la santé, l’énergie renouvelable, l’intelligence artificielle, l’immobilier.
  • Des actifs plus spécialisés comme les cryptomonnaies, l’or, les matières premières ou les obligations.

Un ETF permet ainsi aux investisseurs d’accéder à une large diversification avec un seul investissement.

Vous pouvez choisir des ETF correspondant précisément à vos objectifs d’investissement, à votre profil de risque et à vos préférences.

Exemple : Performance d’un ETF SP 500 vs Indice SP 500

Comparaison d'un ETF vs Indice SP500

Source : AmundiAmundi S&P 500 II UCITS ETF Acc

Comme le montre ce graphique, la réplication de l’indice par cet ETF d’Amundi est quasiment parfaite. La performance de l’ETF est même très légèrement supérieure à son indice de référence.

C’est ce qu’on attend d’un bon ETF : qu’il réponde bien à l’objectif de reproduction des performances d’un indice, à la hausse comme à la baisse.

Différents types d’ETF : Physique, Synthétique, et Actif

Les ETF peuvent être classés selon la manière dont ils répliquent l’indice :

  • ETF physique : La société de gestion achète réellement les actions ou les actifs de l’indice qu’il suit. Par exemple, un ETF S&P 500 sera composé d’actions des 500 entreprises composant l’indice.
  • ETF à réplication partielle: Certaines sociétés de gestion achètent une partie des actifs de l’indice, mais pas nécessairement tous les titres. Ils font en sorte de sélectionner les titres les plus représentatifs de l’évolution de l’indice.
  • ETF synthétique : Plutôt que d’acquérir directement les actifs de l’indice, un ETF synthétique utilise des swaps pour répliquer la performance de l’indice. La société de gestion détient un ensemble d’actions. Puis elle échange la performance de ce portefeuille avec celle de l’indice visé via un swap auprès d’une institution financière.
  • ETF actif : Bien que ce soit rare, certains ETF sont gérés de manière active. Les sociétés de gestion sous-pondèrent ou surpondèrent certains titres selon les convictions des analystes. Cependant, ces fonds restent généralement plus coûteux que les ETF passifs et s’éloignent de l’esprit des trackers.

💡 Quel type d’ETF faut-il alors privilégier ?

L’ETF physique est légèrement plus cher en frais de gestion mais la détention physique d’actifs est plus rentable grâce à l’activité de prêt de titres. Cela permet d’atténuer le coût supplémentaire généré.

L’ETF synthétique est moins cher en frais de gestion, plus précis et permet de s’exposer à des actifs du monde entier y compris dans un PEA limité aux actions européennes.

L’ETF à réplication partielle est utile pour certains indices larges composés d’un nombre important d’actifs. Cela permet de diminuer les coûts tout en préservant la réplication de l’indice.
Par exemple, l’indice Russell 3000 composé des 3 000 plus grandes sociétés américaines est très souvent répliqué partiellement.

L’ETF actif est plus onéreux en frais de gestion pour une performance généralement inférieure. Il est déconseillé dans le cadre d’un investissement passif.

En conclusion :

l’ETF physique et l’ETF synthétique sont tous les deux performants et adaptés aux investisseurs à la recherche de placements rentables répliquant un indice.
L’ETF à réplication partielle est efficace pour les indices larges.
L’ETF à gestion active est selon nous plutôt à éviter.

Maintenant que nous savons ce qu’est un ETF, il est temps de l’opposer à d’autres actifs comparables.

ETF ou fonds traditionnels ?

Les frais : un élément important de la performance des ETF

Pour évaluer la performance d’un fonds, il est crucial de prendre en compte les frais de gestion pouvant minorer la rentabilité annuelle de votre investissement.

Selon l’AMF, les ETF répliquant la performance d’indices d’actions ont affiché pour 2023 des frais annuels moyens de 0,37 % contre 1,47 % pour les fonds gérés activement. Soit un écart de 1,1 points.

Toujours selon l’AMF ayant sondé les Français, en 2023, seuls 31 % des épargnants citent les frais parmi les trois critères principaux pour choisir un placement.

Pourtant, comme l’illustre le graphique ci-dessous, sur longue période, les frais jouent un rôle déterminant dans la performance.

Comparaison chiffrée des frais annuels : ETF vs fonds actif

Impact chiffrée des frais de gestion : ETF vs fonds de gestion actif

Pour un investissement initial de 50 000 € et un taux de rentabilité annuel équivalent de 5 %, l’écart de performance s’élève à 52 817 €.

Plus l’investissement est long, plus la somme investie est importante et plus l’écart créé par les frais est grand.

Les frais de fonds traditionnels sont plus élevés car ils participent à rémunérer l’activité des gérants. Contrairement à un ETF, une gestion active nécessite un travail d’analyse approfondi pour espérer battre l’indice de référence.

Il est donc légitime de s’interroger : la performance moyenne générée par les fonds actifs justifie t-elle ses frais supérieurs ?

Les statistiques le démontrent : les ETF battent les gérants de fonds actifs

Pourcentage de fonds actifs battus par leur indice de référence - avantage pour les ETF

En plus d’être moins chers, les chiffres sont implacables, les ETF battent largement les fonds à gestion active.

Le tableau ci-dessus issue d’une étude SPIVA se concentre sur

  • l’indice européen : S&P Europe 350 et l’indice américain : S&P 500
  • 4 périodes pour une vision complète : 3 ans, 5 ans, 10 ans . Et 15 ans pour le S&P 500, donnée disponible dans l’étude.

Peu importe la période étudiée, les fonds actifs sous-performent leur indice de référence (entre 80 à 90 % d’entre eux en moyenne). C’est à dire que la performance réalisée par les fonds actifs est inférieure à celle des fonds passifs.

Comment l’expliquer alors que les gérants réalisent un réel travail d’analyse financière et macroéconomique ?

Les frais ont un rôle important dans cette sous-performance. Mais cela ne constitue qu’une partie de l’explication.

Un investissement scientifique : validé par les plus grands économistes et investisseurs dont Warren Buffet

La théorie des marchés efficients

La Théorie des Marchés Efficients, popularisée par l’économiste Eugene Fama (lauréat du prix Nobel d’économie en 2013), soutient que les informations disponibles sont rapidement intégrées dans les prix des actifs.

Autrement dit, les fluctuations des marchés sont le reflet de l’information publique disponible. Ce qui rend l’idée de battre le marché extrêmement difficile à long terme.

Dans son ouvrage Efficient Capital Markets: A Review of Theory and Empirical Work (1970), Eugene Fama démontre que les prix des actifs suivent des fluctuations aléatoires, rendant la prédiction des mouvements à court terme pratiquement impossible pour les gérants.

Selon lui, les investisseurs ne sont pas en mesure de surpasser de manière systématique la rentabilité des indices à long terme, car tout ce que l’on sait sur une action est déjà reflété dans son prix.

L’économie américain Burton Malkiel, dans son livre A Random Walk Down Wall Street (1973), va dans le même sens.

Les biais comportementaux

Les biais comportementaux sont également un élément expliquant la sous-performance des fonds actifs.

Selon les travaux de Daniel Kahneman et Amos Tversky, les décisions des investisseurs sont souvent influencées par des biais cognitifs irrationnels.

Par exemple, l’excès de confiance conduit les gestionnaires de fonds à croire qu’ils peuvent systématiquement surperformer le marché, tandis que l’aversion à la perte les pousse à conserver des positions perdantes trop longtemps.

Richard Thaler, lauréat du prix Nobel d’économie en 2017, a également montré comment ces biais, comme l’ancrage et l’aversion à la perte, influencent les décisions des gestionnaires de fonds actifs.

Concentration importante des actifs dans les fonds traditionnels

La concentration excessive des actifs dans certains fonds traditionnels peut nuire à leur capacité de performer.

Lorsqu’un fonds devient trop important, il devient plus difficile pour le gestionnaire de prendre des positions sans influencer lui même le marché.

De plus, ces fonds peuvent se retrouvent à acheter des actions trop populaires ou à se concentrer sur des secteurs spécifiques selon Burton Malkiel, dans A Random Walk Down Wall Street (1973).

A contrario, les ETF profitent d’une diversification naturelle car un indice est composé d’un nombre important d’entreprises.

Par ailleurs, un indice sélectionne du fait de son fonctionnement intrinsèque les meilleures entreprises d’un pays, d’une zone géographique ou d’un secteur.

Par exemple, le CAC 40 représente les 40 plus grandes capitalisations boursières de France. Une entreprise peut être déclassée et sortir de l’indice en fonction de sa valorisation.

⚠️ Certains indices comme le SP&500 ou le Nasdaq 100 sont surexposés au marché technologique. En effet, le poids des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) + NVIDIA représente en moyenne 1/3 de l’indice SP500. L’investissement dans un ETF SP&500 ou Nasdaq 100 reste recommandé. Toutefois, il convient de penser à diversifier sa sélection d’ETF pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Par exemple, associer un ETF SP&500 à un ETF CAC 40 pourrait être opportun car la bourse française est plus exposée au marché du luxe, à l’industrie ou au marché de la banque et des assurances.

Warren Buffett : fervent défenseur des ETF

L’un des plus grands investisseurs de notre époque, Warren Buffett, recommande vivement l’investissement passif.

« Un fonds indiciel à bas coût est le placement en actions le plus raisonnable pour la grande majorité des investisseurs. Mon mentor, Ben Graham, a choisi cette position il y’a déjà plusieurs années de cela et tout ce que j’ai vu depuis m’a convaincu de cette vérité. Dans ce livre, John Bogie vous explique pourquoi. »

Warren Buffet dans Le petit livre pour investir avec bon sens, 2007 de John C. Bogle

Buffet avec John C. Bogle défend l’idée que l’investissement passif via des ETF permet de participer à la croissance du marché dans son ensemble :
• sans frais de gestion élevés ,
• sans avoir à se soucier de la sélection des titres.

Il est selon lui inutile de s’épuiser à tenter de battre le marché en choisissant des actions spécifiques. D’autant plus que les indices boursiers offrent une performance robuste à long terme.

John Clifton Bogle, fondateur de Vanguard Group, est l’un des pionniers de l’investissement passif. Il partage la position de Buffet sur le sujet.

Il est reconnu pour avoir popularisé les fonds indiciels. Bogle a construit sa philosophie en affirmant que les frais élevés et la spéculation nuisent aux rendements des investisseurs.

En conclusion, l’investissement passif est soutenu par des théories économiques rigoureuses et des investisseurs légendaires comme Warren Buffett et John Bogle.

Les ETF offrent une stratégie simple, efficace et à faible coût pour participer à la croissance du marché tout en minimisant :

  • les biais comportementaux,
  • les frais de gestion
  • et les risques liés à la spéculation.

Faut-il abandonner le stock-picking (ETF ou actions en direct) ?

Pour un investisseur débutant, en ce qui concerne la bourse, il est préférable qu’il se concentre exclusivement sur les ETF.

Pour plusieurs raisons :
Icône 1 Cela nécessite moins de temps,
Icône 2 Cela demande moins de compétences
Icône 3 Et offre de meilleures performances qu’une gestion active.

Pour un investisseur plus expérimenté, passionné de bourse et ayant les connaissances requises, la réponse est plus nuancée. Pour un tel profil, allouer une quote-part minoritaire de ses investissements en actions directes tout en restant diversifié peut être pertinent.
Cela permet à certains investisseurs ayant des convictions ou des appétences dans un secteur de prendre des positions.

Flèche IcôneToutefois, l’investissement ETF reste à privilégier au détriment du stock-picking y compris pour des investisseurs chevronnés. En effet, sur longue période, les études théoriques et empiriques démontrent que l’investissement passif est plus efficace

Une fois que l’on a affirmé que l’investissement en fonds indiciel est avantageux, il faut s’interroger les modalités plus pratiques. Comment faire pour accéder à ce placement ?

Comment investir dans un ETF ?

Investir dans les ETF peut se faire de différentes manières, notamment à travers le PEA (Plan d’Épargne en Actions), l’assurance-vie, ou encore le PER (Plan d’Épargne Retraite)

Chaque enveloppe présente des caractéristiques juridiques et fiscales distinctes qu’il convient de présenter succinctement.

Investir dans des ETF via le PEA (Plan d’Épargne en Actions)

Le PEA offre des avantages fiscaux intéressants, notamment une exonération d’impôt sur le revenu sur les plus-values et les dividendes après 5 ans de détention.

  • Fonctionnement : Plafond de 150 000 € pour un PEA classique. Chaque épargnant particulier peut souscrire à un seul PEA.
  • Fiscalité : En cas de retrait après 5 ans, les gains réalisés sont exonérés d’impôts (mais restent soumis aux prélèvements sociaux). Avant 5 ans, les gains sont soumis à l’impôt sur le revenu.
  • ETF éligibles : Le PEA permet d’investir dans des ETF qui investissent principalement en actions françaises et européennes, mais certains ETF synthétiques mondiaux sont également éligibles.

Flèche Icône Cette enveloppe constitue un excellent outil pour investir dans des ETF tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse sur le long terme. Il est à privilégier par rapport à un compte titres ordinaires (CTO) moins avantageux fiscalement.
En effet, un arbitrage (vente d’un actif) réalisé dans un CTO génère un potentiel impôt sur la plus-value à 30 %.

Investir dans des ETF via l’Assurance-Vie

L’assurance-vie est l’un des supports d’investissement les plus populaires en France, notamment pour ses avantages fiscaux en cas de rachats ou au décès du souscripteur.

  • Fonctionnement : L’assurance-vie peut être souscrite par tous et ne présente aucun plafonds de versement. Il n’existe aucune limite quant au nombre de contrats d’assurance-vie pouvant être ouvert.
  • Fiscalité : L’assurance-vie bénéficie d’une fiscalité avantageuse après 8 ans de contrat. Les gains en cas de rachat sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 7,5 % (après abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple). Avant 8 ans, les gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 12,8 % pour les primes versées après le 27/09/2017.
  • ETF éligibles : Contrairement aux contrats d’assurances-vie bancaires, les meilleurs contrats en ligne proposent des centaines d’ETF à des frais réduits. Vous pouvez ainsi diversifier vos investissements dans plusieurs secteurs ou zones géographiques.

Flèche Icône Investir dans des ETF via une assurance-vie est une option pertinente pour capitaliser sur le long-terme dans un cadre fiscal attractif.

Investir via le PER (Plan d’Épargne Retraite)

Le PER est un produit d’épargne destiné à la préparation de sa retraite. C’est une enveloppe permettant de se constituer un capital tout en bénéficiant de réductions fiscales sur les sommes investies.

C’est également un excellent moyen d’investir dans des ETF.

  • Avantages fiscaux : Les versements effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable, ce qui permet de réduire l’impôt sur le revenu de l’année en cours. Cependant, les sommes investies sont bloquées jusqu’à la retraite, sauf cas exceptionnels (achat de la résidence principale, etc.).
  • Fiscalité à la sortie : Lors de la retraite, les sommes récupérées seront soumises à l’impôt sur le revenu et les gains au prélèvement forfaitaire unique (PFU de 30 %). Il est aussi possible de prévoir une sortie en rente répondant à d’autres règles fiscales.
  • ETF éligibles : De nombreux PER permettent désormais d’investir dans une large gamme d’unités de compte, y compris des ETF.

Flèche Icône Le PER est un outil pertinent pour investir dans des ETF, préparer sa retraite tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse sur les versements.
Si votre taux marginal d’imposition à l’impôt sur le revenu est élevé, l’investissement par le biais d’un PER peut être opportun.

💡 Bon à savoir :

Pour un investisseur qui débute, l’assurance-vie puis le PEA sont les meilleures enveloppes. D’ailleurs, compte tenu de leurs régimes fiscaux respectifs, il est intéressant d’en ouvrir un au plus tôt pour « prendre date » même avec 100 €.

En effet, ils présentent tous les deux un avantage fiscal dépendant de leur durée de détention (après 5 ans pour le PEA et après 8 ans pour l’assurance-vie).

Une fois que vous avez choisi l’enveloppe dans laquelle vous souhaitez intégrer des fonds indiciels, il est légitime de s’interroger sur le type d’ETF que vous devez investir.

Dans quel ETF investir ?

Lorsqu’on débute avec les ETF, il peut être difficile de faire un choix parmi la multitude de fonds disponibles. Voici quelques principes clés pour construire un portefeuille performant et adapté à vos objectifs.

ETF en actions ou en obligations ?

Si vous investissez sur le long terme et recherchez de la performance, mieux vaut privilégier les ETF actions dans vos enveloppes (PEA, assurance-vie, PER). En revanche, pour sécuriser un capital à court ou moyen terme, le fonds en euros déjà présent dans votre contrat d’assurance-vie fait déjà très bien l’affaire.

ETF capitalisant ou distribuant ?

  • Capitalisant : idéal pour maximiser la performance grâce aux intérêts composés, puisque les dividendes sont automatiquement réinvestis.

  • Distribuant : pertinent si vous avez besoin de revenus réguliers sans devoir vendre vos parts car les dividendes sont versées (ex. : permet d’éviter de céder un actif en moins-value).

Quels ETF privilégier en premier ?

Commencez par des ETF globaux comme un ETF Monde et un ETF S&P 500, qui permettent une large diversification avec une exposition aux plus grandes entreprises. Ces fonds sont souvent disponibles via le PEA ou l’assurance-vie, ce qui optimise la fiscalité.

Diversification et équilibre du portefeuille

Ne mettez jamais 100 % de votre épargne en actions ! Un portefeuille équilibré inclut aussi :
✅ De l’immobilier via des SCPI par exemple ou encore de la location meublée/nue
✅ Une épargne sécurisée via des livrets et le fonds en euros
✅ Une allocation définie en fonction de votre profil de risque

Aller plus loin avec d’autres ETF

Une fois votre base constituée, vous pouvez élargir votre portefeuille en ajoutant d’autres fonds indiciels (10 suffisent pour créer une diversification maximisée).

En fonction de vos préférences vous pourriez investir dans des :

  • ETF sectoriels : pour s’exposer à un domaine spécifique (ex. : technologies, santé, énergies renouvelables). Attention toutefois à surexposition à un secteur particulier.
  • ETF géographiques : pour investir sur d’autres marchés (Europe, Asie…).
  • ETF ISR et ESG : si vous souhaitez intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance à votre stratégie. Attention cependant, ces ETF incluent souvent des entreprises de tous secteurs, y compris les énergies fossiles.

ETF alternatifs : or, bitcoin, etc.

Si vous souhaitez diversifier davantage et êtes prêt à prendre plus de risques, vous pouvez consacrer une petite partie de votre portefeuille (< 5 %) à des ETF alternatifs, comme ceux liés à l’or ou au bitcoin.

Les ETF à éviter

Ils sont à manier avec précaution, voire à éviter complètement pour l’investisseur particulier :

Les ETF à effet de levier : ils amplifient les gains… mais aussi les pertes. De plus, leur mécanisme de réajustement quotidien peut dégrader leur performance sur le long terme.

Les ETF inversés (ou « short ») : ils permettent de parier sur la baisse d’un indice, mais à long terme, les marchés ont tendance à monter. De plus, les coûts liés à la vente à découvert réduisent leur rentabilité.

Comment bien choisir ses ETF ?

Pour sélectionner les meilleurs, voici les principaux critères à analyser :

1️⃣ L’indice suivi : choisissez celui qui correspond à votre stratégie (S&P 500, CAC 40, MSCI World…). Vérifiez la qualité de réplication de l’ETF.
2️⃣ Les frais de gestion : privilégiez ceux avec les frais les plus bas (0,2 % à 0,5 % max).
3️⃣ La diversification : assurez-vous que vos fonds ne sont pas trop corrélés entre eux pour limiter le risque global.
4️⃣ Les encours sous gestion : un ETF avec un gros encours est plus liquide et stable.
5️⃣ L’éligibilité fiscale : vérifiez que le fonds peut être logé dans votre PEA, assurance-vie ou PER. Tous les contrats ne proposent pas les mêmes options, et les offres bancaires sont souvent moins compétitives.

En appliquant ces principes, vous pourrez construire un portefeuille solide et performant, adapté à vos objectifs d’investissement.

Quels sont les risques des ETF ?

Les ETF, comme tout actif financier exposé à la bourse, présente des risques à prendre en compte.

Voici les principaux éléments à connaître avant d’intégrer ces produits à votre portefeuille.

1) La volatilité des marchés

Investir en bourse, que ce soit passivement ou via des fonds actifs, expose au risque de perte en capital. Peu importe le secteur ou l’indice suivi, les marchés financiers sont cycliques et peuvent connaître des corrections brutales.

La clé pour atténuer ce risque ? Une bonne diversification et un horizon d’investissement long terme afin de lisser la volatilité et bénéficier du potentiel de croissance des marchés.

Vous pouvez également prévoir un investissement de type DCA (investir un même montant à une fréquence régulière : une fois par mois par exemple). Cela permet de lisser le prix d’acquisition.

2) Le risque des ETF synthétiques : contrepartie et CDS


Certains ETF, dits synthétiques, ne détiennent pas directement les actifs de l’indice qu’ils répliquent. Ils utilisent des swaps (contrats d’échange) passés avec une banque d’investissement. Toutefois, si cette banque fait défaut, l’ETF peut se retrouver en difficulté. Heureusement, pour réduire ce risque, la plupart des émetteurs souscrivent à un CDS (Credit Default Swap), une forme d’assurance contre la faillite du partenaire financier.

3) Le risque émetteur : choisir des gestionnaires solides


Un ETF est émis par une société de gestion (ex. Amundi, Lyxor, Vanguard…). En théorie, si cette société fait faillite, cela pourrait impacter le fonds passif. Dans la pratique, ce risque est très faible si vous choisissez des émetteurs de renom, adossés à de grandes banques cotées en bourse.

4) Le risque de change : impact des devises


Par exemple, un ETF investi sur le marché américain (ex. S&P 500) est exposé au dollar. Si l’euro s’apprécie face au dollar, la performance de votre ETF convertie en euros sera réduite, et inversement.

Certains fonds passifs proposent une couverture du risque de change, mais celle-ci engendre des frais supplémentaires et s’avère souvent moins rentable sur le long terme.

Historiquement, les ETF sans couverture de change affichent une meilleure performance sur longue période.

En résumé : Les fonds indiciels présentent des risques comme tout actif financier, mais ils restent généralement moins risqués que les fonds actifs, notamment grâce à leur gestion passive et leur diversification naturelle.

En ayant une vision long terme et en sélectionnant des émetteurs fiables , vous pouvez minimiser ces risques et optimiser vos investissements.

Ce qu’il faut retenir

L’investissement dans les ETF est pertinent pour développer son patrimoine financier.

Les ETF avec leur gestion passive permettent de battre 80 à 90 % des fonds à gestion active pour des raisons multiples :

  • pas confronté aux biais cognitifs,
  • théorie de l’efficience des marchés,
  • frais plus faibles.

Les ETF sont disponibles dans des enveloppes fiscales comme l’assurance-vie, le PER et le PEA.

Ces 3 supports offrent :

  • un cadre fiscal avantageux pour se lancer dans des ETF
  • un large choix de fonds indiciels
  • des frais réduits.

💡En ce qui concerne les contrats d’assurance-vie et les PER, ce sont les contrats en ligne qui proposent les meilleures offres d’ETF (frais réduits et plus de choix).

Il est essentiel de choisir judicieusement ses ETF en fonction de critères rationnels (indice, secteur, société de gestion, encours sous gestion, frais) tout en gardant un patrimoine global équilibré et diversifié.

Toutefois, il convient de prendre connaissance des risques liés à cet investissement. Des risques pouvant être largement atténués avec une diversification de votre portefeuille et un positionnement sur le long terme.

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