Quels placements pour investir 100 000 euros en 2025 ?

Vous venez de recevoir 100 000 euros ? Cette somme peut provenir d’un héritage, d’une donation, de votre épargne accumulée au fil des années, ou encore de la vente d’un bien immobilier ou de titres de société.

Une fois ce capital entre vos mains, vous vous interrogez légitimement : quels placements pour investir 100 000 euros ?

Faut-il privilégier l’immobilier ? Les marchés financiers ? Une stratégie défiscalisante ou un placement plus liquide et sécurisé ? Avec autant de possibilités, difficile de savoir comment investir 100 000 euros.

Icône Loupe Dans cet article, on vous propose un tour d’horizon des différentes solutions d’investissement, avec une approche concrète, raisonnée et adaptée à différents profils d’investisseurs.

Avant d’investir : définissez vos projets

Disposer de 100 000 euros est une opportunité. Mais avant de réfléchir aux placements possibles, il est essentiel de définir vos objectifs personnels.

  • Quels sont vos projets à court, moyen ou long terme ?
    Souhaitez-vous créer une entreprise ? Acheter votre résidence principale ou continuer de louer dans les prochaines années ? Partir en voyage ou financer les études de vos enfants ? Chaque projet a un horizon temporel différent et implique une stratégie d’investissement spécifique.
  • Pourquoi c’est important ?
    Parce que vos projets vont directement influencer :
    • le montant réellement disponible à investir,
    • votre horizon de placement,
    • votre appétence au risque.

Établir son profil de risque pour placer 100 000 euros

Une fois vos projets clarifiés, il est essentiel d’évaluer votre profil de risque. Pourquoi ? Parce que ce profil détermine la manière dont vous allez répartir vos 100 000 euros entre différents types de placements.

Par exemple :

  • Un investisseur dynamique pourra consacrer une part importante de son capital aux actions ou ETF, plus volatils mais plus performants sur le long terme.
  • Un investisseur prudent privilégiera des placements plus stables (fonds en euros, obligations), quitte à accepter une rentabilité plus faible.

Comment évaluer votre profil de risque ?

Voici trois critères essentiels :

  • Votre horizon d’investissement : plus il est long, plus vous pouvez accepter de la volatilité (comme sur le marché actions). À 10 ou 15 ans, les fluctuations de marché s’effacent souvent au profit de la performance.
  • Votre tolérance psychologique à la perte : êtes-vous capable de rester serein si votre portefeuille perd 15 % en un mois sans tout revendre dans la panique ?
  • Votre situation personnelle : stabilité de vos revenus, de vos charges, patrimoine déjà existant. Plus votre base financière est solide, plus vous pouvez prendre de risques mesurés.

Sécuriser son patrimoine avant d’investir 100 000 euros

Avant de chercher à faire fructifier votre capital, il convient de s’interroger en amont : avez-vous constitué une épargne de sécurité suffisante ?

Où placer cette épargne de précaution ?

Les livrets réglementés sont les supports les plus adaptés :

  • Livret A (plafond : 22 950 €)
  • LDDS – Livret de Développement Durable et Solidaire (plafond : 12 000 €)
  • LEP – Livret d’Épargne Populaire (plafond : 10 000 €)
  • Livret Jeune (plafond : 1 600 €)

Ces plafonds correspondent aux montants maximums que vous pouvez verser sur chaque livret, hors intérêts capitalisés.

Ces livrets sont garantis par l’État, exonérés d’impôt et totalement disponibles.

Combien faut-il y placer dans les livrets ?

Il n’y a pas de règle absolue, mais une base courante consiste à conserver l’équivalent de 3 à 6 mois de dépenses courantes.
Cependant, ce montant peut être adapté selon votre situation :

  • Un projet proche (achat, don de somme d’argent, voyage),
  • Des revenus instables,
  • Des enfants à charge.

Dans ces cas, il peut être pertinent de renforcer votre matelas de sécurité avant de placer le reste de votre capital à plus long terme.

💡 Bon à savoir

Il est généralement préférable d’éviter le Plan Épargne Logement (PEL), proposé par les banques, car ses intérêts sont soumis à l’impôt, contrairement aux livrets réglementés dont les gains sont exonérés.
En complément des livrets d’épargne, vous pouvez envisager de placer une part de votre épargne de précaution sur un fonds en euros via un contrat d’assurance-vie. Cela permet de sécuriser votre capital tout en « prenant date », puisque la fiscalité de l’assurance-vie devient plus avantageuse après 8 ans de détention.

Choisir les bonnes enveloppes pour investir 100 000 euros

Une fois votre épargne de sécurité en place et votre profil de risque défini, il ne s’agit pas encore de choisir les actifs (actions, obligations etc), mais les enveloppes dans lesquelles vous allez investir. Ces enveloppes sont des « contenants » qui offrent des avantages fiscaux et juridiques.

Trois enveloppes doivent être privilégiées :

  • L’assurance-vie,
  • Le PEA (Plan d’Épargne en Actions),
  • Le PER (Plan d’Épargne Retraite).

Tant que vous ne retirez pas vos fonds, vous ne payez aucun impôt sur les gains avec ces enveloppes : l’effet de capitalisation est donc maximisé.

L’assurance-vie : enveloppe polyvalente

Souvent cantonnée à un rôle de transmission, l’assurance-vie est en réalité un véritable couteau suisse patrimonial.

Elle permet :

Fiscalité après 8 ans :

  • Abattement annuel sur les gains : 4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple
  • Au-delà : 7,5 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux (si les primes versées sont < 150 000 €)

En cas de décès : abattement de 152 500 € par bénéficiaire (si les versements ont été faits avant 70 ans)

Elle vous donne accès à :

  • Des fonds en euros, sans risque mais faiblement rémunérés,
  • Des unités de compte pour diversifier (ETF, SCPI, OPCVM…).

À ouvrir le plus tôt possible, même avec de petits montants : la fiscalité dépend de l’ancienneté du contrat.
Privilégiez les contrats d’assurance-vie en ligne, moins chargés en frais.

Le PEA : investir en actions avec une fiscalité ultra avantageuse

Le PEA est destiné à l’investissement en actions et ETF européens (et certains mondiaux).

Fiscalité du PEA:

  • Avant 5 ans : retrait effectué = clôture + flat tax de 30 %
  • Après 5 ans : exonération d’impôt sur le revenu, seuls 17,2 % de prélèvements sociaux s’appliquent

Aucun impôt n’est dû tant que vous ne retirez pas. Idéal pour capitaliser sur le long terme, surtout si vous investissez en ETF.

Le PER (Plan Epargne Retraite): réduire ses impôts et préparer sa retraite

Souvent négligé, le PER est un levier fiscal puissant si vous êtes dans une tranche marginale d’imposition élevée. Les versements sont déductibles de vos revenus, dans la limite d’un plafond annuel.

À la sortie, vous avez le choix de récupérer vos fonds sous différentes formes :

  • En capital
  • En rente
  • Ou de manière mixte

Déblocage anticipé possible : achat résidence principale, invalidité, décès du conjoint, etc.

Fiscalité à la sortie :

  • Les sommes issues des versements déduits sont imposables,
  • Mais si votre TMI (taux marginal d’imposition) à l’impôt sur le revenu (IR) baisse à la retraite, l’investissement en PER devient très intéressant.

En cas de décès avant 70 ans (uniquement en PER assurantiel) : abattement de 152 500 € par bénéficiaire, comme pour l’assurance-vie.

Si vous êtes fortement imposé (TMI à l’IR de 30 % ou plus), il peut être judicieux de répartir tout ou partie des 100 000 euros entre assurance-vie, PEA et PER, afin d’optimiser à la fois la rentabilité de vos placements et votre fiscalité.

⚠️Méfiez-vous des programmes immobiliers défiscalisants proposés par les banques. Bien qu’ils offrent une réduction d’impôt, leurs frais élevés et leur rentabilité souvent faible en font des placements peu optimaux. Pour juger de leur intérêt, ne vous limitez pas à l’avantage fiscal : prenez en compte l’ensemble de l’opération, notamment les revenus générés et la plus-value potentielle à long terme.

Choisir les meilleurs actifs pour placer 100 000 euros

Une fois vos enveloppes choisies (assurance-vie, PEA, PER…), il convient de sélectionner les meilleurs actifs à y loger, en fonction de votre profil de risque. On distingue généralement trois grands profils :

  • Profil prudent : priorité aux fonds en euros, peu ou pas d’actions, aucun placement alternatif (crypto, private equity…). Espérance de rentabilité: 3 %/an.
  • Profil équilibré : répartition diversifiée entre actions, fonds euros et immobilier. Espérance de rentabilité: 5 %/an.
  • Profil dynamique : forte exposition aux actions, ouverture aux placements alternatifs. Jusqu’à 70 % en actions, 5 à 10 % en actifs risqués. Espérance de rentabilité: 7 à 10 %/an.
Allocation d'actifs pour trois profils de risque : prudent, équilibré et dynamique

Ces répartitions sont indicatives et doivent être adaptées à votre situation personnelle.

Actions : privilégier les ETF

Les ETF (fonds indiciels) permettent d’investir en bourse à moindre frais, avec une performance souvent supérieure aux fonds actifs. Simples, diversifiés, et accessibles via PEA, PER ou assurance-vie, ils sont à privilégier sur le long terme.

Une fois vos ETF sélectionnés, il faut déterminer comment investir votre capital en bourse: d’un seul coup (Lump Sum) ou de manière progressive (DCA – Dollar Cost Averaging).

  • La méthode Lump Sum consiste à investir l’intégralité du capital immédiatement. Elle est statistiquement la plus performante sur le long terme, mais elle exige sang-froid et compréhension des marchés, car il faut éviter d’investir au plus haut avant une forte baisse.
  • La méthode DCA, à l’inverse, vous permet d’étaler vos investissements dans le temps (chaque semaine, chaque mois ou chaque trimestre). Elle lisse les points d’entrée et réduit le risque de mauvais timing.

Immobilier : plusieurs options possibles

  • SCPI (pierre-papier) : idéales pour investir un montant au choix sans gestion immobilière, c’est la société qui gère le bien. Les SCPI sont accessibles en direct ou via unités de compte dans une assurance-vie ou un PER.
  • Immobilier en direct : location nue ou meublée. La location meublée permet souvent de bénéficier d’un régime fiscal plus avantageux, notamment via l’amortissement. Vous pouvez aussi interposer une société civile immobilière pour structurer la détention de votre patrimoine immobilier.
  • Effet de levier du crédit : Vous pouvez utiliser une partie des 100 000 euros comme apport personnel pour obtenir un emprunt immobilier et financer l’achat d’un actif immobilier. Cela permet de profiter de l’effet de levier du crédit : vous investissez plus que votre capital initial, en mobilisant l’argent de la banque pour développer votre patrimoine plus rapidement.

Fonds en euros

Toujours utiles pour sécuriser une partie du portefeuille, les fonds en euros permettent un rendement garanti, même faible, tout en diversifiant votre portefeuille avec une poche obligataire.

Une poche minoritaire pour les placements alternatifs

Jusqu’à 5 à 10 % de votre portefeuille peut être alloué à des actifs plus risqués, comme :

  • Private equity
  • Crypto-monnaies
  • Or et métaux précieux
  • Objets de valeur (montres, art…) selon vos appétences
  • Devises (dollar, franc-suisse notamment)

Ces actifs sont plus volatils, mais peuvent générer de fortes plus-values sur le long terme.

Exemple de gains potentiels en investissant 100 000 euros

Imaginons que vous disposez de 100 000 euros à investir, en ayant déjà votre épargne de précaution sur des livrets.

La simulation ci-dessous montre le capital estimé au bout de 20 ans avant retrait, basée sur des hypothèses de rentabilité historiques. Ce ne sont pas des garanties, mais des repères utiles.

Profil Rendement net annuel Capital après 5 ans Capital après 10 ans Capital après 15 ans Capital après 20 ans Gain total sur 20 ans
Prudent 3 % 115 927 € 134 392 € 155 797 € 180 611 € 80 611 €
Équilibré 5 % 127 628 € 162 889 € 207 893 € 265 330 € 165 330 €
Dynamique 7 % 140 255 € 196 715 € 275 903 € 386 968 € 286 968 €

Plus vous investissez dans des actifs risqués comme les actions, plus la rentabilité potentielle est élevée. L’effet des intérêts composés joue un rôle majeur : une hausse d’un point de pourcentage de rentabilité peut générer des gains très importants sur le long terme.

Combien rapportent 100 000 euros placés par mois ?

Au bout de 20 ans d’investissement, sans jamais toucher au capital accumulé, vous pouvez générer des revenus mensuels réguliers. Tout dépend de la rentabilité obtenue, qui varie selon votre profil de risque :

  • Profil prudent (3 %/an) → capital de 180 611 € → environ 451 €/mois
  • Profil équilibré (5 %/an) → capital de 265 330 € → environ 689 €/mois
  • Profil dynamique (7 %/an) → capital de 386 968 € → environ 1 674 €/mois

Ces revenus mensuels sont calculés sur la base d’une rentabilité stable, sans entamer le capital, et hors fiscalité de retrait. En choisissant les bonnes enveloppes, vous pourrez minimiser voire annuler l’impôt lié au rachat.

Dans un contexte où le système de retraite par répartition connaît des réformes régulières (et où d’autres sont certainement à prévoir) il devient stratégique d’anticiper.

Investir tôt permet de tirer parti des intérêts composés et de se créer une source de revenus complémentaires à long terme, indépendante du système public.

Ce qu’il faut retenir

  1. Définir ses objectifs et son profil de risque
    • Clarifiez vos projets (court, moyen, long terme) pour déterminer l’horizon et le montant à investir.
    • Évaluez votre tolérance au risque (prudent, équilibré, dynamique) pour choisir une stratégie adaptée :
      • Prudent : fonds en euros, obligations (rendement ~3 %/an).
      • Équilibré : mix actions, immobilier, fonds en euros (~5 %/an).
      • Dynamique : forte exposition aux actions, placements alternatifs (~7-10 %/an).
  2. Sécuriser son patrimoine
    • Constituez une épargne de précaution (3 à 6 mois de dépenses) sur livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP).
    • Envisagez un fonds en euros via assurance-vie pour sécuriser une partie du capital tout en prenant date pour la fiscalité.
  3. Choisir les bonnes enveloppes fiscales
    • Assurance-vie : polyvalente, fiscalité avantageuse après 8 ans, accès à fonds en euros et unités de compte (ETF, SCPI).
    • PEA : idéal pour investir en actions/ETF européens avec exonération d’impôt après 5 ans (hors prélèvements sociaux).
    • PER : déduction fiscale sur versements, parfait pour réduire ses impôts et préparer la retraite.
  4. Sélectionner les actifs adaptés
    • Actions/ETF : privilégiez les ETF pour diversifier à faible coût (via PEA ou assurance-vie). Investissez via Lump Sum ou DCA selon votre confort.
    • Immobilier : SCPI pour une gestion passive ou immobilier en direct avec effet de levier via crédit.
    • Fonds en euros : sécurisés, faible rendement, pour équilibrer le portefeuille.
    • Placements alternatifs (5-10 %) : private equity, crypto, or, selon votre appétence au risque.
  5. Exemple de gains potentiels (hypothèses)
    • Prudent (3 %/an) : 180 611 € après 20 ans (gain : 80 611 €).
    • Équilibré (5 %/an) : 265 330 € après 20 ans (gain : 165 330 €).
    • Dynamique (7 %/an) : 386 968 € après 20 ans (gain : 286 968 €).

Conclusion : Une stratégie réussie repose sur une répartition diversifiée, adaptée à vos objectifs et votre profil de risque. Privilégiez des enveloppes fiscales avantageuses (assurance-vie, PEA, PER) et des actifs variés (ETF, SCPI, fonds en euros) pour maximiser la rentabilité tout en maîtrisant les risques.

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À propos de l’auteur
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Fondateur de Gère ton patrimoine

Expert en gestion et ingénierie du patrimoine

Avec plus de dix ans d’expérience en gestion de patrimoine, je partage mes connaissances pour aider les Français à faire les meilleurs choix patrimoniaux.
Diplômé des universités Paris-Dauphine, Paris I-Sorbonne et Clermont-Ferrand, j’allie expertise académique et expérience de terrain pour proposer des articles accessibles à tous.

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